Le président Cyril Ramaphosa a rendu hommage au défunt Athol Fugard, le décrivant comme un « conteur hors pair » et la « conscience morale de toute une génération ». Fugard laisse une œuvre profonde et engagée, témoignant de son combat pour la justice et son refus intransigeant des inégalités raciales.
Athol Fugard, dramaturge sud-africain de renommée mondiale, est décédé à l’âge de 93 ans. Considéré par le magazine Time comme le plus grand dramaturge du monde anglophone, Fugard a laissé derrière lui une œuvre puissante qui a marqué l’histoire du théâtre et de la lutte contre l’apartheid en Afrique du Sud.
Le président sud-africain Cyril Ramaphosa a rendu hommage à Fugard, le décrivant comme un « conteur extraordinaire dans une époque extraordinaire » et la « conscience morale d’une génération ». Fugard qui est décédé dimanche a été salué pour son engagement en faveur de la justice sociale et son refus de fermer les yeux sur les injustices commises sous le régime de l’apartheid.
Né en 1932, Fugard a développé une conscience politique aiguë après avoir travaillé comme greffier au tribunal des autochtones de Johannesburg à la fin des années 1950. Cette expérience a profondément influencé sa vision du monde et a inspiré nombre de ses œuvres. Il a également été un pionnier dans la collaboration interraciale, fondant plusieurs compagnies de théâtre avec des acteurs noirs à une époque où de telles alliances étaient interdites.
Parmi ses pièces les plus célèbres figurent « No Good Friday », « The Blood Knot », « Master Harold and the Boys » et « Sizwe Bansi is Dead ». Son roman « Tsotsi », publié en 1980, a été adapté au cinéma par Gavin Hood et a remporté l’Oscar du meilleur film en langue étrangère en 2005. Fugard a également coécrit « The Island » avec Winston Ntshona et John Kani, une pièce qui dépeint avec une brutalité saisissante les conditions de vie des prisonniers politiques sur l’île de Robben Island.
En 1985, Time l’a désigné comme le plus grand dramaturge en activité du monde anglophone. Fugard a utilisé sa plateforme pour sensibiliser le public international aux horreurs de l’apartheid. En reconnaissance de son travail, l’Afrique du Sud lui a décerné l’Ordre national d’Ikhamanga en argent.
Le Théâtre Fugard, situé dans le District Six du Cap, reste un hommage durable à son héritage. Comme l’a souligné le président Ramaphosa, la vie et l’œuvre d’Athol Fugard continueront d’inspirer les générations futures de professionnels créatifs et de militants pour la justice sociale.
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