L’actualité, en Côte d’Ivoire, est marquée par une polémique autour de la hausse des coûts des données mobiles.
Acteur majeur de la vie politique et économique, Jean-Louis Billon, président de la Commission des Affaires sociales et culturelles de l’Assemblée nationale ivoirienne, a dit ne pas être silencieux sur la question parce qu’il est actionnaire à Orange Côte d’Ivoire, dans une note sur sa page Facebook.
Pour lui, « il est fort louable que ce problème ait été évoqué et relayé à grand renfort de médias, mais cela crée également beaucoup d’opportunisme sur cette question ». Il a déclaré que « c’est un procès d’intention » que de croire que son silence serait dû au fait qu’il a des intérêts personnels à protéger.
Il a dit avoir été saisi en qualité de président de la Commission de l’Assemblée nationale à l’effet d’entendre les structures impliquées dans la chaîne de valeur des télécommunications en Côte d’Ivoire, afin de mieux comprendre les tenants et les aboutissants de cette situation.
« Je pense que ce ne serait pas éthique dans cette position de faire une sortie, avant de les avoir préalablement écoutés », a laissé entendre Jean-Louis Billon, un cadre du Pdci (opposition), parti présidé par Henri Konan Bédié.
Jean-Louis Billon a rappelé qu’il y’a 20 ans, alors qu’il entamait son mandat de président de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Côte d’Ivoire, une de ses « premières actions a été de militer contre la cherté de la vie auprès des différentes autorités ».
« Sur la question des coûts élevés de l’internet en Côte d’Ivoire, j’ai adressé un courrier au ministre des NTIC d’alors, feu Hamed Bakayoko, afin qu’il favorise la réduction des coûts, qui apparaissent prohibitifs en Côte d’Ivoire », a-t-il rapporté.
« Ces montants étaient paradoxalement estimés jusqu’à 40 fois plus chers que ce qui se pratiquait en occident », a ajouté l’homme d’affaires Jean-Louis Billon, soulignant qu’à cette période, il était pourtant déjà actionnaire à Orange Côte d’Ivoire.
« J’ai toujours privilégié l’intérêt collectif dans ma façon de fonctionner et c’est toujours d’actualité. Mes prises de position ont toujours été portées par cette vision et ce n’est pas prêt de changer », a martelé Jean-Louis Billon.
Ceux qui le suivent depuis longtemps, dira-t-il, savent qu’il a « toujours milité contre la cherté de la vie, contre les monopoles et abus de positions dominantes et pour plus de compétitivité de l’économie ivoirienne ».
« Je peux vous assurer qu’internet n’est pas exclu de ma démarche (dans la lutte contre la cherté de la vie », a-t-il poursuivi, annonçant que « le débat se tiendra dans l’hémicycle avec toutes les parties prenantes de la téléphonie ».
Le régulateur du secteur des Télécommunications/TIC, l’ARTCI, a décidé de la baisse du prix minimum de la data mobile de 20%, le faisant passer de 1 F Cfa le mégaoctet à 0,8 Fcfa. Or, dans la pratique, aucun opérateur ne vendait au-dessus de ce prix.
A la suite de cette décision, des opérateurs ont procédé à des augmentations qui ont suscité le mécontentement des consommateurs. Le député Assalé Tiémoko a lancé un « boycott citoyen » pour dénoncer la cherté de la data mobile en Côte d’Ivoire.
Dans une note, l’ARTCI a interpellé les opérateurs, indiquant avoir « constaté depuis le 6 janvier 2023 (date d’entrée en vigueur de sa décision) des modifications substantielles » sur les offres internet correspondant à une diminution des volumes internet ou une augmentation des tarifs data mobile.
Selon le régulateur du secteur des Télécommunications/TlC « les modifications (des coûts de la data mobile) devraient être communiquées à l’ARTCI un mois avant de les porter à la connaissance du public ou de les rendre effectives ».
Face à la polémique suscitée par la hausse des prix de l’Internet mobile, le Premier ministre ivoirien a demandé au régulateur d’engager une concertation avec les opérateurs afin de trouver une solution idoine dans le respect de l’intérêt de toutes les parties prenantes.
AP/APA