L’Espagne a alloué 2,5 millions d’euros au Maroc pour des équipements et des véhicules de surveillance des frontières, alors que le pays est confronté à des pressions migratoires sans précédent, avec plus de 63 970 arrivées irrégulières en 2024, soit une augmentation de 12,5 % par rapport à l’année précédente.
Le financement , distribué par l’intermédiaire de la Fondation Internationale et ibéro-américaine d’administration et de politiques publiques (FIIAPP), présidée par le ministre espagnol des Affaires étrangères José Manuel Albares, permettra de doter le Maroc de 183 motos d’une valeur de 660 000 euros et de 33 véhicules d’un montant total de 1,9 million d’euros.
Cet équipement vise à renforcer la mobilité et les capacités de réponse des forces de sécurité marocaines dans les zones montagneuses et côtières difficiles d’accès.
Le contrat comprend la livraison de véhicules tout-terrain, de camions, d’ambulances, de bateaux et d’équipements de surveillance avancés tels que des caméras thermiques et des dispositifs de vision nocturne. Une formation technique du personnel de maintenance est également prévue pour assurer le bon fonctionnement des véhicules.
Cette dernière aide s’inscrit dans le cadre d’un programme plus large de soutien de 120 millions d’euros mis en œuvre par le gouvernement de Pedro Sánchez. Depuis 2019, l’Espagne a versé des dizaines de millions d’euros à Rabat pour soutenir sa lutte contre l’immigration irrégulière.
L’Union européenne a contribué à hauteur de plus de 360 millions d’euros depuis 2013, dont 234 millions d’euros provenant du Fonds fiduciaire d’urgence de l’UE pour l’Afrique, selon un document de l’UE de février 2022.
Les îles Canaries sont devenues le principal point d’entrée, recevant 46 843 arrivées en 2024, soit une augmentation de 17 % par rapport à 2023. Le Mali est en tête des pays d’origine avec 11 155 arrivées, suivi du Sénégal avec 5 866, tandis que le Maroc se classe quatrième avec 2 807 migrants.
Des tendances régionales contrastées montrent que Melilla connaît ses chiffres de migration les plus bas depuis les années 1990, avec seulement 113 arrivées en 2024, contre 340 en 2023. Les arrivées maritimes à Melilla ont chuté de 88,3 %, tandis que les entrées terrestres ont diminué de 42,5 %.
Le bilan humanitaire a été lourd, avec plus de 10 400 migrants ayant perdu la vie ou disparu en mer alors qu’ils tentaient d’atteindre l’Espagne en 2024, selon l’ONG espagnole Caminando Fronteras – une augmentation de 58 % par rapport aux 6 618 décès de 2023.
En novembre 2024, le ministère marocain de l’Intérieur a indiqué que les autorités avaient empêché 48 963 tentatives de migration irrégulière et démantelé 210 réseaux criminels impliqués dans la traite des êtres humains. Rien qu’en août, les autorités marocaines ont empêché 14 648 migrants d’entrer illégalement à Ceuta et Melilla.
La ministre espagnole de la Défense, Margarita Robles, a qualifié la coopération du Maroc de « totale et absolue », tandis que le ministre des Affaires étrangères, José Manuel Albares, a salué les efforts du pays pour faire face aux tentatives de migration de masse.
MK/Sf/ac/APA