Une attaque attribuée à Boko Haram a fait une quarantaine de victimes parmi les militaires tchadiens dimanche soir à Barkaram, dans la province du Lac. Le président Idriss Deby Itno a annoncé le lancement d’une opération militaire pour traquer les assaillants, tandis que le président de la Commission de l’UA Moussa Faki Mahamat exprime sa solidarité.
Suite à une attaque sanglante dans la province du Lac, le président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat, a exprimé lundi ses condoléances au gouvernement et à l’armée nationale tchadienne. « Je présente mes condoléances les plus attristées au gouvernement et à l’armée nationale tchadienne suite à l’attaque du groupe terroriste Boko Haram dans la région du Lac Tchad, dimanche 27 octobre 2024, ayant fait plusieurs dizaines de morts et de blessés », a déclaré le diplomate tchadien sur X.
L’assaut s’est produit dimanche soir vers 21 heures à Barkaram, une île du département de Kaya, située à environ 10 kilomètres de la frontière nigériane. Selon une source militaire citée par l’AFP, l’attaque a coûté la vie à une quarantaine de soldats, dont le commandant de régiment. La Présidence de la République a confirmé cet « affrontement meurtrier » et déploré les pertes au sein des Forces de défense et de sécurité tchadiennes.
Le Président Mahamat Idriss Deby Itno s’est rendu sur place dès lundi matin pour rendre hommage aux soldats tombés et apporter son soutien aux blessés. En sa qualité de Chef suprême des armées, il a annoncé le lancement immédiat de l’opération militaire « HASKANITE », visant à traquer les assaillants et les repousser au-delà des frontières tchadiennes.
La présidence a également tenu à rassurer les populations locales et les forces de sécurité de l’engagement total du chef de l’État à protéger l’ensemble du territoire national contre ces incursions.
Le lac Tchad, caractérisé par ses marécages et ses îles isolées, reste un refuge pour les groupes jihadistes, notamment Boko Haram et sa branche dissidente, l’État islamique en Afrique de l’Ouest (Iswap). Cette nouvelle attaque rappelle celle de Bohoma en mars 2020, où près de 100 soldats tchadiens avaient perdu la vie, déclenchant l’opération « colère de Bohoma ».
Depuis le début de l’insurrection de Boko Haram en 2009 au Nigeria, le conflit a causé plus de 40 000 morts et le déplacement de millions de civils dans les pays voisins. L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) recensait en juin 2024 plus de 220 000 déplacés dans la seule province du Lac, témoignant de l’impact dévastateur de ces violences sur les populations locales.
AC/Sf/APA