L’arrestation du chef rebelle nigérien Mahmoud Sallah en territoire libyen soulève des questions sur la sécurité transfrontalière dans la région sahélienne et pourrait marquer un tournant dans la crise politique au Niger.
Suite à l’arrestation de Mahmoud Sallah, chef du Front patriotique pour la libération (FPL), des informations complémentaires précisent les motifs de son interpellation. Sallah a été appréhendé le dimanche 23 février lors d’une opération de la 87ᵉ brigade d’intervention rapide de l’armée libyenne dans la région de Qatrun (Gatrone), au sud de la Libye.
Bien que le FPL se présente comme un mouvement militant pour le retour à l’ordre constitutionnel au Niger, les autorités libyennes et nigériennes considèrent que l’organisation mène des opérations armées transfrontalières. Selon la 87e Brigade, Sallah est accusé d’orchestration d’enlèvements récents attribués à des membres du FPL et d’implication dans des activités criminelles entre la Libye et le Niger.
Plus préoccupant encore, Sallah aurait formulé des menaces visant des installations pétrolières dans la région d’Agadez, dans le nord-est du Niger ainsi que contre des infrastructures publiques et des entreprises étrangères. Ces actions auraient pour objectif présumé de déstabiliser le régime de Niamey, dirigé par le général Abdourahamane Tiani depuis le coup d’État de juillet 2023.
Sallah a été transféré aux autorités libyennes pour interrogatoire. L’enquête porte sur la structure du FPL, ses financements et ses éventuelles connexions avec d’autres groupes armés du Sahel. Cette arrestation s’inscrit dans le cadre d’une coopération sécuritaire renforcée entre la Libye et le Niger, formalisée en septembre 2024 lors de la visite du général Mohamed al-Haddad, chef d’état-major libyen, à Niamey.
AC/Sf/APA