La levée du blocus policier autour d’une ancienne mine d’or Sud-Africaine intervient après des opérations controversées visant à déloger ses occupants.
Un tribunal de Prétoria a ordonné ce samedi la levée du blocus policier autour d’une ancienne mine d’or en Afrique du Sud, où se trouvent des mineurs clandestins.
Selon l’ordonnance, consultée par l’AFP, « le puits de mine de Stilfontein, objet de la présente requête, doit être débloqué et ne peut être obstrué par aucune entité, qu’elle soit publique ou privée. »
Plus de 1 100 mineurs clandestins ont été arrêtés ce mois-ci à la sortie de cette ancienne mine, située à environ 140 km au sud-ouest de Johannesburg, lors d’opérations de police. Les forces de l’ordre avaient également bloqué les routes utilisées pour leur ravitaillement.
Le ministre auprès de la présidence, Khumbudzo Ntshavheni, a déclaré mercredi que les autorités avaient l’intention de contraindre les mineurs à quitter les galeries. « Nous n’enverrons pas d’aide à des criminels, nous allons les enfumer pour les faire sortir », a-t-elle affirmé lors d’une conférence de presse. Ces propos ont provoqué des critiques, notamment de l’opposition.
Des experts ont été déployés sur place pour évaluer les galeries et envisager une éventuelle intervention. Cependant, le tribunal a insisté sur le fait que « seuls les personnels de secours peuvent pénétrer dans le puits de mine », et a exigé que « tout mineur bloqué soit autorisé à sortir. »
Un résident en contact avec les mineurs a avancé qu’ils pourraient être jusqu’à 4 000 sous terre, un chiffre que la porte-parole de la police nationale, Athlenda Mathe, a qualifié de « probablement exagéré. »
Ces mineurs, appelés « zama zamas » (littéralement « ceux qui essaient » en zoulou), proviennent souvent de pays voisins. Ils travaillent dans des conditions précaires, ce qui suscite des tensions avec les communautés locales et les entreprises minières, qui associent leurs activités illégales à une augmentation de la criminalité.
Jeudi, un corps en décomposition a été retrouvé à la surface, illustrant les risques extrêmes auxquels ces mineurs sont confrontés.
APA/Sf/AFP