La conférence ministérielle africaine sur le Sahara, tenue ce lundi à Marrakech, a adopté une déclaration finale dans laquelle elle réaffirme le leadership onusien sur la résolution de la question du Sahara, et soutenant la formule adoptée par le Sommet de l’Union africaine (UA) de Nouakchott (juillet 2018) qui confère à la Troïka africaine seule le droit d’exprimer la position de l’UA sur cette question.
Selon le texte signé par les représentants des 37 pays africains présents lors de cette conférence, les participants réaffirment le consensus africain autour de la Décision 693, sur le rapport du président de la Commission de l’UA sur la question du Sahara, qui réaffirme l’exclusivité des Nations unies en tant que cadre de recherche d’une solution politique, mutuellement acceptable, réaliste, pragmatique et durable à la question du Sahara.
Réaffirmant leur «attachement indéfectible à une Afrique unie, stable, proactive et prospère, parlant d’une seule voix et à même de répondre aux défis multidimensionnels du monde complexe d’aujourd’hui et de demain», les responsables africains ont salué l’adoption, à l’unanimité, de ladite décision lors du 31e Sommet de l’Union africaine (UA) à Nouakchott en juillet 2018.
Dans ce sillage, ils se sont félicités de «la mise en place, par la décision 693, du mécanisme de la Troïka de l’UA, composée des Présidents sortant, en exercice et entrant de l’UA, ainsi que le Président de la Commission de l’UA, pour apporter un soutien efficace aux efforts conduits par les Nations unies ».
C’est ainsi que les 37 pays ont annoncé leur soutien au « mandat spécifique conféré par la Décision 693 à la Troïka de l’UA, à l’exclusion de tout organe de l’Union à quelque niveau que ce soit, afin de connaître des développements du processus politique mené dans le cadre des Nations unies sur la question du Sahara».
Ouvrant les travaux de cette conférence, le ministre des Affaires étrangères et de la coopération, Nasser Bourita, a affirmé que la décision 693, adoptée lors du 31e Sommet de l’Union africaine (UA) à Nouakchott en juillet 2018, « replace la question du Sahara marocain dans son cadre idoine, celui des Nations unies », et «permet, de ce fait, de dépolluer les travaux de l’UA, et d’immuniser l’Union face à toute tentative inappropriée de la dévier du chemin de l’unité et de l’intégration».
Le ministre marocain a souligné que cette décision « contribue, assurément, à installer la sérénité dans les travaux de l’UA sur la question du Sahara marocain».
Pour lui, « il s’agit d’une sérénité à l’échelle de l’UA en consacrant un mandat exclusif de la Troïka, mais également à l’échelle du continent puisqu’elle rejoint la position de l’écrasante majorité des pays africains qui soutiennent le processus politique au sein des Nations unies».
Le ministre a aussi évoqué la sérénité à l’échelle des institutions internationales, expliquant que la décision dispose que « la Troïka doit apporter un soutien efficace et un “appui aussi large que possible aux efforts que mènent les Nations unies” sur la question du Sahara marocain». Cette décision ne doit être «ni réinterprétée, ni contournée, ni instrumentalisée», a-t-il insisté, appelant à la prémunir, la préserver et la conforter.
Abordant les paramètres et directives établis par la Décision 693, M. Bourita a cité l’exclusivité des Nations unies dans la recherche de la solution politique, l’exclusion de tout processus parallèle à celui des Nations unies et le soutien de l’UA aux efforts des Nations unies, faisant remarquer que la Troïka est l’instrument pour affirmer ce soutien.
Dans ce sens, il a fait remarquer que ce sont ces mêmes paramètres qui permettent à l’UA de se poser en soutien au processus politique mené dans le cadre des Nations unies, et de s’inscrire dans la lignée des résolutions du Conseil de sécurité, qui appellent à une «solution politique, réaliste, pragmatique et durable, qui repose sur le compromis ».
HA/APA