Par Hicham Alaoui –
Le phénomène du hooliganisme est de retour dans les stades marocains. En témoignent, les incidents ayant émaillé mercredi dernier la rencontre entre Les FAR de Rabat et le Raja de Casablanca pour le compte du championnat marocain et les violences survenues à l’issue du match entre l’Olympique de Safi et le club saoudien de l’Ittihad qui s’est déroulé, samedi à Safi, dans le cadre des quarts de finale de la Coupe arabe des clubs.
Certes, la recrudescence du hooliganisme dans les stades marocains inquiète de plus en plus et exige la mise en place d’une approche globale de la part des différents intervenants dans la chose sportive en vue d’apporter des solutions appropriées à phénomène.
Ces actes de violence se poursuivent en dehors des tribunes des stades, laissant apparaître une image négative du football dénuée de tout esprit sportif et qui se manifeste principalement dans la destruction des installations sportives, ainsi que la mise en danger des supporters et des forces de l’ordre qui veillent à garantir la sécurité.
Ces actes sont désormais monnaie courante au Maroc. Après de graves perturbations à Casablanca en 2012 et 2013, le pays subit depuis le début de la saison 2014-2015, une nouvelle vague de violences, à un rythme moyen mensuel d’un ou deux incidents. Les blessés s’accumulent tout comme les centaines de voitures et de commerces détruits. Aucune ville n’est épargnée. Aussi et durant l’actuelle saison sportive, on a assisté à des violences dans les stades à Berkane, Tanger, Rabat, Casablanca et autres.
Face à ce phénomène inquiétant, qui dépasse parfois les frontières des stades pour toucher les libertés personnelles et les biens d’autrui, que faut-il faire? Comment doit-on réagir ?
Selon les spécialistes du football national, le remède à ce phénomène ne doit pas se limiter uniquement aux volets sécuritaire et répressif. Il doit surtout prévoir des méthodes et des programmes pour sensibiliser et encadrer ces milliers de supporters, afin qu’ils se rendent aux stades avec le seul but d’encourager leurs équipes dans une ambiance conviviale et festive.
Compte tenu de l’ampleur alarmante du hooliganisme, le Maroc a lancé des campagnes auprès des supporters pour les sensibiliser à la gravité de ce phénomène et à ses répercussions et adopté une approche de sécurité proactive, en créant une brigade spéciale chargée d’assurer la sécurité dans les événements sportifs et en s’appuyant sur une stratégie visant à accompagner les fans des clubs lors de leurs déplacements dans les différentes villes, afin d’éviter les collisions avec les fans des équipes hôtes.
Il a été également procédé également à l’enrichissement des dispositions de la loi relative aux violences commises à l’occasion des compétitions ou des manifestations sportives.
Pour rappel, un communiqué de la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN), a indiqué que « les opérations sécuritaires menées par les services de la préfecture de police de Rabat suite aux actes de hooliganisme ayant éclaté après le match, ont permis l’arrestation de 13 personnes pour leur implication présumée dans des actes de jets de pierres, dégradation de biens publics, possession d’armes blanches et de fumigènes et violence à l’encontre de fonctionnaires publics lors de l’exercice de leurs fonctions ».
Les jets de pierres et les actes de hooliganisme ont fait des blessés parmi les forces publiques, dont trois policiers blessés à différents degrés, ainsi que deux éléments de la protection civile et 22 supporters qui ont été légèrement blessés, indique le communiqué, faisant savoir que des dégâts matériels ont également été causés à 19 véhicules de la Sûreté nationale, un camion de la protection civile et une ambulance, en plus de six véhicules appartenant à des particuliers.
A Safi, Après les violences de samedi soir à l’issue du match entre l’OCS et Al Ittihad saoudien en quart de finale retour de la Coupe Mohammed VI, la police a arrêté 12 personnes pour leur implication présumée dans des actes de jets de pierres, dégradation de biens publics, possession d’armes blanches et de fumigènes et violence à l’encontre de fonctionnaires publics lors de l’exercice de leurs fonctions, indique ce dimanche un communiqué de la DGSN.
Selon ledit communiqué, les jets de pierres et les actes de hooliganisme ont fait des blessés parmi les forces publiques, dont cinq policiers blessés, ainsi que deux éléments de la protection civile.
HA/APA