Les industries extractives du Maroc ont connu une forte reprise, avec une croissance annuelle de 15,4 %, tirée par un rebond des exportations de matières premières et une demande soutenue des industries de transformation locales, selon un rapport du HCP.
L’économie marocaine a connu une légère accélération de la croissance au troisième trimestre 2024, atteignant 2,8 %, contre une moyenne de 2,4 % au premier semestre.
Le rapport du Haut-Commissariat au Plan (HCP) attribue cette croissance à une reprise de la demande intérieure et à une forte augmentation des exportations, stimulant tous les secteurs sauf l’agriculture et la pêche.
La croissance hors agriculture a atteint 3,6 % en glissement annuel, avec une hausse de 4,4 % dans les secteurs secondaires. Les industries extractives ont connu une reprise notable, avec une croissance annuelle de 15,4 %, grâce à un rebond des exportations de matières premières et une demande soutenue des industries locales.
Les exportations de phosphate et de produits dérivés ont augmenté au troisième trimestre 2024, stimulées par la réduction de l’offre chinoise et le lancement de nouvelles capacités de production de phosphate diammonique (DAP) et de triple superphosphate (TSP). La production de phosphate brut a augmenté de 18,9 % par rapport à l’année précédente. Les industries manufacturières ont également contribué à la croissance, notamment les secteurs du textile et de l’agro-industrie.
Les industries chimiques ont maintenu une croissance solide de 9,7 %, soutenue par la baisse des prix à l’importation du soufre et de l’ammoniac. En revanche, la fabrication d’équipements électriques et de transport a été impactée par la faiblesse des ventes sur les marchés européens.
Le secteur de la construction a enregistré une croissance de 4,8 % en glissement annuel au troisième trimestre 2024, contre 3,6 % au trimestre précédent, grâce à un rebond de l’activité de construction et à une amélioration des travaux publics. L’enquête du HCP a confirmé cette tendance, notant une utilisation accrue de matériaux tels que le ciment, l’acier et les parpaings, ainsi qu’une amélioration des évaluations du carnet de commandes.
Cependant, le secteur des services a continué de ralentir, une tendance persistante depuis la mi-2023. La valeur ajoutée par les industries tertiaires a augmenté de 3,4 % en glissement annuel, en baisse par rapport à la moyenne de 5,8 % entre 2022 et 2023. Bien que le tourisme et les transports aient maintenu de bonnes performances post-COVID, des secteurs comme le commerce, les services financiers et la communication ont connu un ralentissement en 2024 en raison de l’affaiblissement de la demande.
Le secteur agricole a enregistré une baisse de 4,1 % de sa valeur ajoutée au troisième trimestre 2024, après une contraction de 4 % au premier semestre. La sous-performance de l’agriculture a ramené le secteur à son niveau moyen de quatre ans plus tôt, avec des tendances contrastées entre la production végétale et animale. Malgré des conditions climatiques défavorables, les récoltes de légumes de saison se sont améliorées, entraînant une baisse des prix des légumes et une augmentation des exportations de tomates, de pommes de terre et de petits légumes. Cependant, d’autres cultures et la production animale ont connu une baisse, notamment la production de volaille qui a chuté de 3,3 %.
Le secteur de la volaille a fait preuve de résilience début 2024, mais a été confronté à des défis à partir de juin 2024. La baisse de l’offre de poussins a entraîné une hausse de 27,6 % des prix du poulet. Parallèlement, les prix de la viande rouge ont augmenté, malgré une hausse des importations d’animaux vivants.
Un léger ralentissement en début de mois
Au début du mois, l’économie marocaine a connu un léger ralentissement au deuxième trimestre 2024, avec une croissance de 2,4 %, contre 2,5 % l’année précédente. Le rapport du HCP a mis en évidence une contraction du secteur primaire, avec une baisse de 5 %, en net recul par rapport à la croissance de 1,2 % au deuxième trimestre 2023.
Malgré cela, la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) prévoit une croissance de 2,9 % pour le Maroc en 2024. Bank Al-Maghrib (BAM) prévoit une légère baisse de la croissance à 2,8 % d’ici la fin de l’année, suivie d’un rebond à 4,4 % en 2025.
RT/te/Sf/APA