Un atelier consultatif sur le thème de l’UA pour l’année 2019 à savoir « Année des réfugiés, des rapatriés et des déplacés internes : vers des solutions durables au déplacement forcé en Afrique », sera organisé, les 5 et 6 août par la Direction des Citoyens et de la Diaspora (CIDO) et le Conseil Economique, Social et Culturel de l’Union africaine (ECOSOCC).
Première du genre, cette rencontre, initiée en partenariat avec l’Association Internationale Clé de la Paix pour le Développement et la Solidarité, en tant que Vice-président de l’ECOSOCC/UA pour la région de l’Afrique du Nord, verra la participation d’officiels marocains et africains, ainsi que d’une pléiade d’experts, de spécialistes et de chercheurs venant de toutes les régions de l’Afrique, et d’autres d’Europe et des Etats-Unis d’Amérique outre les représentants de la société civile marocaine et africaine, apprend-on auprès des organisateurs.
La rencontre se propose de sensibiliser aux différents axes stratégiques de l’Agenda 2063 de l’UA, y compris le thème de l’année.
Au menu de cet événement figure l’examen de plusieurs thématiques se rapportant notamment à l’identification des incertitudes qui entourent les réfugiés et les déplacés en Afrique vers des solutions durables, les déplacées, les réfugiés et les rapatries (cadre juridique, gouvernance, droits de l’Homme et démocratie) et à la nouvelle politique migratoire du Maroc, devenue une référence au niveau africain.
La rencontre se déclinera en groupes de travail qui débattront des principaux défis à relever du thème de l’année 2019, afin de développer des messages clés vers des solutions durables et de l’approche participative de la société civile en vue de garantir l’assistance et la protection des droits, la non-discrimination et l’égalité des immigrés, des réfugiés et des déplacés.
Il s’agit également de définir un plan d’action du développement humain vers l’intégration socio-économique et d’engager une réflexion pour l’élaboration d’un cadre juridique et institutionnel continental consacré à la prévention du déplacement interne, à la protection et l’assistance aux immigrés, déplacées et rapatries.
L’Atelier mettra aussi l’accent sur l’Agenda Africain pour la Migration, soumis par le Roi Mohammed VI, en sa qualité de Leader sur la question de la Migration, à la 32ème Session Ordinaire des Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’UA, tenue en février 2019 à Addis-Abeba.
Cet agenda, comme a souligné le Souverain marocain, est fondé sur une « démarche inclusive et participative » et permet « le développement d’une approche novatrice et positive de la migration qui intègre les dynamiques régionales de la migration et œuvre en faveur de la réalisation du potentiel lié au binôme migration-développement, en adoptant le prisme de la sécurité humaine ».
La consultation développera aussi un mécanisme concret pour une participation active et significative, identifiant les principaux défis à relever afin de développer des messages thématiques clés pour contribuer activement au processus de vulgarisation en cours du thème de l’année de l’UA.
Dans une déclaration à APA, le Président de l’Association Internationale Clé de la paix, Khalid Boudali, pour le Développement et la Solidarité a souligné l’importance de cet événement qui intervient alors que plus du tiers des personnes déplacées dans le monde, se trouvent en Afrique.
« Conflits, violations des droits de l’Homme, catastrophes naturelles, problèmes graves de santé publique, crise humanitaire, etc sont à l’origine de ces déplacements des populations africaines », a-t-il dit, plaidant pour des réponses holistiques et inclusives aux tendances lourdes de la migration et les dynamiques migratoires actuelles dans notre continent.
L’objectif général de l’Atelier est d’approfondir la réflexion sur les causes profondes du déplacement forcé en Afrique, discuter de ses conséquences et proposer des solutions durables, a fait savoir le DPO de l’Afrique du Nord, appelant la société civile africaine à s’impliquer de manière « positive » et être un partenaire actif des décideurs africains.
M. Boudali s’est attardé sur la politique de migration et d’asile au Maroc, rappelant que cette stratégie est basée sur quatre axes principaux relatifs à la régularisation des demandeurs d’asile et des migrants remplissant les conditions nécessaires, la qualification du cadre légal relatif à la migration et l’asile, l’élaboration et la mise en œuvre d’une stratégie d’insertion des migrants et des réfugiés pour en faire des facteurs d’enrichissement de la société et la lutte contre les réseaux de trafic des êtres humains.
Et d’ajouter que le leadership du Maroc au niveau africain en matière de migration, sous la conduite de SM le Roi Mohammed VI, s’est traduit par plusieurs actions d’envergure, notamment à travers sa contribution substantielle au débat international sur cette question et l’harmonisation de sa politique migratoire avec les nouveaux défis imposés par ce phénomène.
Il à cet égard, cité le Sommet de l’ONU sur la migration, tenu en décembre 2018 à Marrakech au cours duquel a été adopté le pacte mondial pour une migration sûre, ordonnée et régulière en présence de représentants de 159 pays, sur les 193 membres de l’ONU.
Pour rappel, l’Afrique, qui représente un peu plus de 16% de la population mondiale, compte un tiers des populations déplacées, composées de 7,3 millions de réfugiés et 14,7 millions de personnes déplacées à l’intérieur du continent soit un total de 22 millions de personnes recensées en 2018. Ces personnes fuient la violence, la pauvreté, ou encore les ravages du changement climatique.
Devant ce constat alarmant, l’Afrique, fait incontestablement face à une crise des migrations et des déplacements sans précédent.
La sensibilité des décideurs africains à cette question ne date pas d’aujourd’hui. En effet, l’Afrique célèbre cette année le 10ème anniversaire de l’adoption de la Convention de Kampala sur les réfugiés. Instrument juridiquement contraignant, cette Convention qui a été adoptée le 6 décembre 2009, prévoit une réponse à la fois politique, logistique et financière à la question brûlante des déplacés sur le continent.
La question des réfugiés, des rapatriés et déplacés internes est intimement liée à d’autres problèmes auxquels le continent fait face, tels que la pauvreté, les inégalités, la paix, ou encore l’urgence des menaces environnementales. Les solutions à cette problématique passent immanquablement par les réponses humanitaires qui nécessitent plus d’investissements financiers par les pays eux-mêmes comme par la communauté internationale.
HA/APA