Lors de la 2e plénière des Atlantic Dialogues, les débats ont porté sur l’Initiative royale atlantique du Maroc comme facteur de l’intégration régionale et de la coopération stratégique entre l’Afrique, l’Europe et au-delà.
Ce jeudi 12 décembre, la capitale marocaine a abrité l’ouverture de la 13e édition des Atlantic Dialogues, un événement phare organisé par le Policy Center for the New South (PCNS). Sous le thème « L’Initiative royale atlantique du Maroc : l’Afrique au service de la coopération atlantique », cette rencontre de haut niveau qui doit se tenir sur trois jours, a mis en lumière les ambitions stratégiques du Royaume pour renforcer les relations transatlantiques tout en plaçant l’Afrique au cœur de cette dynamique.
Lors de la deuxième plénière de la journée, Amina Benkhadra, Directrice générale de l’Office national des hydrocarbures et des mines (ONHYM), a présenté le gazoduc Nigéria-Maroc comme un pilier central de l’initiative royale. Ce projet structurant, porté par la vision de Sa Majesté le Roi Mohammed VI et de l’ex-Président nigérian Muhammadu Buhari, vise à connecter 13 pays côtiers et 3 pays enclavés d’Afrique de l’Ouest à une infrastructure énergétique stratégique.
Avec un budget estimé à 25 milliards de dollars, le gazoduc permettra d’améliorer l’accès à l’énergie dans une région où le taux d’électrification reste inférieur à 40 %. « Ce projet est appelé à transformer la dynamique économique et sociale de l’Afrique de l’Ouest. Il contribuera à créer des emplois, à soutenir des secteurs stratégiques comme l’industrie minère et à renforcer la stabilité régionale face aux défis de l’immigration clandestine », a souligné Benkhadra.
En outre, le gazoduc représente une opportunité majeure pour l’Union européenne de diversifier ses sources d’approvisionnement énergétique, en consolidant ainsi les liens économiques et énergétiques entre l’Afrique et l’Europe.
Des infrastructures au service de la connectivité régionale
L’initiative royale ne se limite pas à l’énergie. Elle englobe également des projets structurants destinés à renforcer la connectivité régionale et l’intégration économique. Parmi les initiatives phares, la construction du port de Dakhla est présentée comme une porte d’entrée vers les marchés d’Afrique subsaharienne. D’autres secteurs stratégiques, tels que l’hydrogène vert, l’agriculture, la pêche et le tourisme, bénéficieront également d’investissements ciblés.
Lors de son intervention, Youssef Amrani, ambassadeur du Maroc aux États-Unis, a mis en exergue les principes d’égalité et de responsabilité partagée qui guident cette initiative.
« Le Maroc aspire à s’intégrer harmonieusement dans les cadres africains existants, tels que la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) et la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), tout en collaborant avec des initiatives internationales comme le Global Gateway européen ou les programmes américains de sécurité maritime », a-t-il précisé.
L’objectif ultime reste la transformation des économies africaines pour répondre aux aspirations des jeunes et instaurer une stabilité durable dans la région.
Une coopération transatlantique à renforcer
Dans le cadre de cette dynamique, Nuno Antonio de Noronha Bragança, coordonnateur du Centre Atlantique, a rappelé les enjeux communs auxquels font face les pays bordant l’océan Atlantique. Parmi eux figurent la sécurité maritime, la lutte contre les changements climatiques et la résilience numérique. « Le Centre Atlantique, qui regroupe 24 pays des quatre continents atlantiques, constitue une plateforme unique pour relever ces défis partagés. L’intégration de partenaires latino-américains, tels que le Brésil et l’Uruguay, témoigne d’une volonté accrue de renforcer les liens transatlantiques », a-t-il affirmé.
Il a par ailleurs souligné l’importance d’une synergie entre différentes initiatives régionales, comme le Processus des États atlantiques africains, et des partenariats stratégiques avec des pays européens tels que le Portugal, l’Espagne et la France.
Les débats de la plénière ont convergé vers une conclusion unanime : l’Initiative royale atlantique du Maroc représente une opportunité unique pour transformer l’Atlantique en un espace de coopération et de prospérité partagées. En misant sur des infrastructures modernes, une connectivité élargie et des énergies renouvelables, cette initiative ambitionne de répondre aux grands défis régionaux tout en promouvant un développement inclusif et durable.
Portée par la vision à long terme du Maroc, cette stratégie constitue un catalyseur pour renforcer les relations entre l’Afrique, l’Europe, l’Amérique du Nord et l’Amérique du Sud, redéfinissant ainsi le rôle de l’océan Atlantique dans le paysage géopolitique et économique mondial.
MN/Sf/te/APA