L’ancien Premier ministre malien Boubou Cissé ne fait plus mystère de sa candidature à la présidentielle malienne.
Le Mali se dirige dans sept mois vers une élection présidentielle très ouverte. Et dans cette perspective, Boubou Cissé est annoncé parmi les candidats potentiels.
Le dernier PM du gouvernement d’Ibrahima Boubacar Keïta renversé le 18 août 2020 par l’armée, était arrêté, accusé de vouloir déstabiliser la transition au sein de cet État clé dans la lutte contre les jihadistes.
Une incarcération qu’il lie à ses ambitions pour la prochaine présidentielle que la junte doit organiser selon les recommandations de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) en février 2022. « C’est une possibilité à laquelle je n’ai pas encore réfléchi. Mais que ce soit en tant que candidat ou non, l’essentiel est de faire en sorte que nous puissions nous parler et trouver des solutions tous ensemble » disait-il après sa mise à l’écart par les mutins.
Blanchi de ces accusations par la justice, l’homme politique de 47 ans peaufine désormais sa stratégie en misant sur l’Union pour la république et la démocratie (URD) du défunt Soumaïla Cissé qu’il a intégré en juin dernier. Mais au sein de cette formation politique, la candidature du désormais secrétaire chargé des affaires économiques et financières du parti ne fait pas encore l’unanimité.
Candidat de l’URD?
Le chemin qui mène vers le Palais de Koulouba, passera probablement par quelques compromis pour Boubou Cissé, qui a besoin de l’appareil électoral de l’URD pour accéder à la magistrature suprême. Ce jeune technocrate pourrait se frotter à l’expérience de trois anciens Premiers ministres Soumeylou Boubèye Maïga, Moussa Mara et Modibo Sidibé dont les candidatures sont aussi agitées tout comme celle de l’homme d’affaires Aliou Boubacar Diallo, arrivé troisième à la présidentielle de 2018.
S’il bénéficie du soutien de certains poids lourds au sein de l’URD comme Gouagnon Coulibaly de Kati, du très influent ancien ministre Amadou Cissé de la section de Teninkou et de préjugés favorables au sein de la famille de Soumaïla Cissé, il devra rallier à sa cause deux potentiels candidats du parti : Demba Traoré et Amadou Diallo, respectivement porte-parole et ancien président du Mouvement national des jeunes.
Cet économiste, qui a abandonné une carrière à la Banque mondiale pour rentrer au Mali en 2013, devra convaincre les maliens et surtout les militaires devenus incontournables, de sa capacité à diriger le pays. Jusque-là, le colonel Assimi Goïta, devenu le factotum de cette transition après la destitution du président Bah N’daw en mai dernier, imprime sa marque dans la gestion du pays.
CD/APA