La déclaration finale, sanctionnant la rencontre tenue du 4 au 6 septembre dernier à Nairobi (Kenya), souligne qu’ « il faudra mobiliser davantage de capitaux pour le développement et l’action climatique, en particulier l’adaptation ».
Inondations, sécheresse, érosion côtière…, les effets du réchauffement climatique en Afrique sont nombreux. À Nairobi, la capitale du Kenya, les dirigeants de ce continent ont ainsi appelé « la communauté internationale à agir de toute urgence pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, à honorer l’engagement de fournir 100 milliards de dollars de financement climatique annuel aux pays en développement, et à rendre rapidement opérationnelle la facilité pour les pertes et dommages convenue lors de la COP27 de l’année dernière à Charm el-Cheikh, en Égypte ».
De son côté, l’Afrique s’est engagée « à élaborer et mettre en œuvre des politiques, des réglementations, mais aussi des mesures incitatives pour attirer les investissements locaux, régionaux et mondiaux dans la croissance verte et les économies inclusives ».
En effet, dans la Déclaration de Nairobi sur le changement climatique, elle a pris la résolution d’ « accélérer davantage l’opérationnalisation de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf), de renforcer l’industrialisation verte à travers le continent en donnant la priorité aux industries à forte intensité énergétique afin de déclencher un cycle vertueux de déploiement des énergies renouvelables et d’activité économique, en mettant particulièrement l’accent sur la valorisation des richesses naturelles de l’Afrique, de redoubler d’efforts pour augmenter les rendements agricoles grâce à des pratiques agricoles durables pour renforcer la sécurité alimentaire tout en minimisant les impacts négatifs sur l’environnement ».
Selon le texte en question, « il faudra mobiliser davantage de capitaux pour le développement et l’action climatique, en particulier l’adaptation » et effectuer « une refonte de l’infrastructure financière mondiale actuelle qui ne répond pas aux besoins des pays en développement ». Dans son discours de clôture, le président kenyan William Ruto a mis l’accent sur le potentiel de l’Afrique « constitué d’un capital humain incomparablement jeune, résilient et motivé, d’une richesse en ressources naturelles et d’un potentiel en énergie verte ».
Ces atouts, a-t-il ajouté, « définiraient l’avenir des opportunités mondiales pour une prospérité sans précédent et un nouveau paradigme d’industrialisation qui respecte l’environnement et soutient la capacité de notre planète à maintenir la biodiversité ».
En outre, le Sommet africain sur le climat a débouché sur d’importants engagements. Le président désigné de la COP28, Sultan Al Jaber, a annoncé une initiative de 4,5 milliards de dollars impliquant plusieurs entités basées aux Émirats arabes unis et Africa50 (plateforme d’investissement créée par des gouvernements africains et la Banque africaine de développement) pour développer 15 gigawatts d’énergie propre en Afrique d’ici 2030. Ce financement devrait attirer au moins 12,5 milliards de dollars supplémentaires provenant de sources multilatérales publiques et privées.
Pour sa part, l’envoyé spécial des États-Unis pour le climat, John Kerry, a annoncé un nouvel engagement de l’administration Biden de 3 milliards de dollars par an pour soutenir l’adaptation dans le cadre de l’initiative américaine PREPARE. Akinwumi Adesina, le président du Groupe de la Banque africaine de développement, a fait part de la mise en place d’une facilité d’un milliard de dollars afin d’accélérer le financement de la lutte contre les changements climatiques pour les jeunes entreprises africaines.
D’après M. Adesina, « l’Afrique doit développer ses propres marchés du carbone, fixer correctement le prix de son carbone et transformer son vaste puits de carbone en nouvelles sources d’énormes richesses. L’Afrique ne peut pas être riche en nature et pauvre en argent ». Par conséquent, a-t-il conclu, le continent devrait « réévaluer ses richesses en comptabilisant la juste valeur de ses abondantes ressources naturelles, y compris ses vastes forêts qui séquestrent le carbone ».
ID/ac/APA