Macky Sall, le président de la République du Sénégal et son homologue gambien, Adama Barrow ont procédé, lundi, à l’inauguration du pont de Farafenni baptisé « Pont de la Sénégambie », trait d’union entre les deux pays sur le fleuve Gambie.
« Ce 21 janvier 2019 est un jour historique dans les relations anciennes de parenté, d’amitié et de bon voisinage entre les peuples gambien et sénégalais. C’est également un grand jour pour l’Afrique dans sa marche inexorable. Si nous sommes ici aujourd’hui, c’est surtout grâce à une volonté politique solide affirmée et traduite dans les actes », a déclaré Macky Sall.
En effet, les travaux du pont ont connu un grand retard lié notamment au jeu trouble de l’ancien président Yaya Jammeh. Toutefois, le réchauffement des relations entre Dakar et Banjul à la faveur de l’élection d’Adama Barrow, il y a deux ans maintenant, a permis la relance de la construction de l’ouvrage.
C’est la raison pour laquelle, Macky Sall a tenu à « remercier chaleureusement Adama Barrow, le président de la République de Gambie, pour son leadership et son engagement résolu sans lesquels ce majestueux pont n’aurait pu voir le jour ».
Pour sa part, Adama Barrow, le président gambien a rappelé que les deux pays parlent « la même langue et mangent les mêmes plats. C’est une fête pour la Sénégambie ». En outre, il a exprimé toute sa gratitude à Macky Sall qui a joué un grand rôle dans l’alternance pacifique en Gambie.
Le pont de Farafenni a nécessité un financement de près de 50 milliards F CFA provenant principalement de la Banque africaine de développement (Bad), mais également du Sénégal et de la Gambie. A en croire le chef de l’Etat sénégalais, « la Bad est devenue plus qu’un partenaire au développement. Elle est aujourd’hui un véritable allié de nos pays nous soutenant dans tous les domaines y compris dans celui difficile des infrastructures lourdes comme ce pont que nous avons devant nous ».
D’une longueur de 942 mètres, le pont de Farafenni a une hauteur de 17 mètres et une largeur de 12 mètres. Il s’étend sur une distance totale de 1700 mètres. La première pierre de cette infrastructure a été posée le 20 février 2015.
Poursuivant, le président Sall a souligné que le Sénégal et la Gambie « sont réunis par l’histoire et la géographie, unis par les liens du sang et un destin commun. Plus qu’un pont, cette infrastructure grandiose porte le symbole de ce lien de fraternité sénégambienne. Ces liens qui font que chaque Gambien est chez lui au Sénégal et chaque Sénégalais chez lui en Gambie ».
De l’avis du chef de l’Etat sénégalais, en reliant les deux rives du fleuve Gambie, « le pont facilite l’interconnexion des réseaux routiers de nos pays, réduit la durée des voyages, accroît les échanges commerciaux, renforce la cohésion entre nos peuples et contribue à l’intégration de la sous-région ».
Concluant son propos, Macky Sall a appelé les deux peuples à relever ensemble « le défi de la maintenance, de la sécurité et de la sûreté ». La Gambie, une ancienne colonie anglophone, constitue une enclave dans le Sénégal. Pour relier la Casamance, le bac de Farafenni était un passage presque obligé pour les voyageurs et transporteurs de marchandises qui ne souhaitaient pas faire un détour par Kolda et Tambacounda.
Mais l’attente de la traversée du fleuve Gambie pouvait être un calvaire interminable. On pouvait facilement passer un voire plusieurs jours à Farafenni, en territoire gambien dans des conditions difficiles.
Le pont de Farafenni est l’une des infrastructures du corridor devant relier Dakar (Sénégal) à Lagos (Nigeria), en passant par Bissau (Guinée Bissau) et Conakry (Guinée). Il sera ouvert aux véhicules légers (voitures, bus de moins de 35 places…) dès demain mardi et à partir de juillet prochain aux véhicules lourds, notamment les camions. A l’entame de l’exploitation, les tarifs du pont devraient s’aligner sur ceux en vigueur jusque-là pour le bac.
ID/te/APA