Au Sénégal, l’infrastructure inaugurée à Diamniadio est destinée à renforcer la capacité de production locale de vaccins et à réduire la dépendance du pays aux importations.
Le Sénégal a franchi une étape historique dans sa quête de souveraineté sanitaire avec l’inauguration du Vaccinopôle de Diamniadio par le président de la République, Bassirou Diomaye Faye.
Cet événement marquant s’inscrit dans le cadre du projet MADIBA (« Manufacturing in Africa for Disease Immunization and Building Autonomy ») et coïncide avec le centenaire de l’Institut Pasteur de Dakar, symbole de l’engagement scientifique du pays depuis 1924.
S’étendant sur une superficie de 5 hectares, le Vaccinopôle abrite une unité de fabrication de vaccins destinés à lutter contre le Covid-19 et d’autres maladies endémiques. Doté de plateformes technologiques de pointe, le centre sera capable de produire jusqu’à 300 millions de doses par an, répondant ainsi aux besoins locaux et régionaux, a-t-on appris.
Cette réalisation permet au Sénégal de réduire sa dépendance aux importations et de renforcer l’autonomie pharmaceutique de l’Afrique, où seulement « 1 % des vaccins sont actuellement produits localement. »
« Le Vaccinopôle de Diamniadio représente un investissement stratégique dans l’avenir de la santé en Afrique. Il est au cœur de notre stratégie pour assurer la souveraineté sanitaire du Sénégal et répondre aux besoins de santé publique non seulement de notre pays, mais aussi de toute la région de l’Afrique de l’Ouest », a déclaré le président Faye.
Il a appelé à une collaboration renforcée entre producteurs, régulateurs, universités et centres de recherche africains, afin de créer un écosystème pharmaceutique durable.
Une vision audacieuse pour la souveraineté sanitaire africaine
Le Vaccinopôle s’inscrit dans un programme national ambitieux visant à couvrir 50 % des besoins en vaccins et médicaments du Sénégal d’ici 2035. Ce projet soutient également les objectifs de l’Union africaine et de l’Africa CDC, qui aspirent à produire 60 % des vaccins consommés en Afrique d’ici 2040.
« Ensemble, nous pouvons construire un avenir où les défis sanitaires ne seront plus un fardeau insurmontable mais une opportunité de progrès pour tous », a-t-il affirmé.
Le centenaire de l’Institut Pasteur de Dakar a été l’occasion de célébrer son rôle central dans la lutte contre les maladies infectieuses. Bassirou Diomaye Faye a salué ses contributions passées et présentes, tout en rappelant que l’avenir repose sur des investissements stratégiques comme le Vaccinopôle.
Le projet a été réalisé grâce au soutien de nombreux partenaires financiers et techniques, notamment l’Union européenne, la Banque européenne d’investissement, l’Allemagne, la France, le Japon, la Banque islamique de développement, et des fondations comme celle de Bill et Melinda Gates.
L’inauguration du Vaccinopôle marque également une étape importante pour l’économie nationale et régionale. Ce centre est attendu pour créer des centaines d’emplois directs et indirects tout en renforçant les compétences locales dans le domaine de la biotechnologie.
De plus, il contribuera à élargir l’accès à des vaccins de qualité, en particulier pour les populations les plus vulnérables.
ARD/te/Sf/APA