La Chambre spéciale de contrôle de la Cour de Répression des Infractions économiques et financières (CRIEF) a ordonné la libération de Amadou Damaro Camara, ex-président de l’Assemblée nationale de la Guinée.
En détention depuis le 26 avril 2022 suite à la dissolution de l’Assemblée nationale par la junte le 5 septembre 2021, Amadou Damaro Camara est poursuivi pour « détournement présumé de deniers publics, corruption, enrichissement illicite, blanchiment de capitaux », portant sur un montant de 15 milliards GNF. Sa défense avait introduit une demande de mise en liberté devant la Chambre spéciale de contrôle de la Cour de répression des infractions économiques et financières.
Ce jeudi 12 janvier 2023, une décision a été rendue en sa faveur. En effet, la Chambre haute de cette juridiction spéciale mise en place par les autorités de la transition, a ordonné la libération de Amadou Damaro Camara. Joint par le correspondant d’APA en Guinée, maître Santiba Kouyaté un des avocats de l’ancien président de l’Assemblée nationale, a exprimé sa joie et satisfaction.
Le dernier mot au Procureur
« Je suis satisfait et très content de cette décision. On attend désormais la réaction du Procureur spécial pour voir s’il va introduire un pourvoi en Cour de cassation » a déclaré la robe noire tout en précisant qu’en la matière « le délai du pourvoi et le pourvoi sont suspensifs » citant le code pénal.
En plus de la confirmation de l’ordonnance de mise en liberté de l’ex-député, la Chambre spéciale de contrôle de la CRIEF a supprimé le cautionnement de trois milliards cinq cent millions de francs guinéens qui était réclamé à Damaro Camara.
L’avocat insiste aussi sur l’état de santé de l’ex-président de la majorité parlementaire qui se serait dégradé ces derniers jours. « Amadou Damaro Camara est malade et le premier droit de l’homme est celui à la santé et le droit à la vie. L’appel que nous pouvons lancer au Procureur spécial de la CRIEF, c’est de bien vouloir accepter d’exécuter l’arrêt intervenu ce jour (jeudi 12 janvier) pour que monsieur Amadou Damaro puisse aller se soigner », a lancé son avocat.
En Guinée, plusieurs anciens dignitaires du régime déchu d’Alpha Condé sont en prison. Ils ont poursuivis par la justice pour des faits présumés de détournement des deniers publics. C’est le cas de l’ex-Premier ministre Ibrahima Kassory Fofana emprisonné depuis avril 2022 et dont les demandes de liberté provisoires accordées sont systématiquement rejetées par la Cour de Cassation sur pourvoi du Procureur.
ASD/cgd/APA