La responsable des politiques internationales sur le climat et du plaidoyer climat-énergie de l’ONG Enda Energie, la Sénégalaise Aïssatou Diouf, a plaidé au Grand Oral d’APA (GoAPA) pour une simplification des conditions d’accès aux financements climatiques au niveau international pour les pays en voie de développement.
« Pour nous les acteurs de la Société civile, on dit qu’accéder à ces financements-là via le Fonds vert pour le climat, c’est très dur. (Car) il faut écrire des projets avec des règles que le Fonds vert a mis en place, et pour les pays francophones c’est encore plus compliqué parce que tout doit se faire en anglais », a déclaré Mme Diouf, invitée du troisième numéro du GoAPA.
De l’avis de cette spécialiste, beaucoup de pays africains n’ont pas soit les ressources humaines nécessaires ou les compétences qu’il faut pour soumettre des projets banquables au Fonds vert.
A cela s’ajoute, d’après elle, l’obligation pour chaque pays d’avoir « une entité nationale habilitée à proposer des projets au Fonds vert climat » et qui est accréditée par le Fonds vert. Au Sénégal, la Direction de l’environnement et des établissements classés (Deec) est l’Autorité nationale désignée( AND).
« Nous en tant que acteur de la Société civile, notre plaidoyer c’est de dire : il faut vraiment simplifier les conditions d’accès aux financements climatiques au niveau international. Si on n’y arrive pas, très peu de pays vont accéder aux financements du Fonds vert climat qui devraient atteindre 100 milliards dollars en 2020 afin de mettre en place au niveau national ou au niveau régional des projets pour lutter contre le changement climatique », a insisté Aïssatou Diouf.
Les pays en voie de développement ont obtenu, lors de la Cop 24, des engagements financiers d’un montant de 10 milliards de dollars, soit près de 6000 milliards de francs CFA, auprès des pays développés pour financer des projets de résilience au changement climatique en 2019.
Au-delà du Fonds vert climat, les Etats peuvent également avoir accès à des financements climatiques à travers la coopération internationale entre pays développés et pays en voie de développement.
De la même manière, les ONG aussi peuvent solliciter des financements climatiques pour appuyer, au niveau décentralisé, des projets portés par des communautés affectées par le changement climatique, a expliqué l’environnementaliste sénégalaise.
ARD/te/APA