Poursuivant l’objectif de définir et soutenir les stratégies et actions efficientes dans les Etats membres de la Cédéao, le Groupe Intergouvernemental d’Action contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest (GIABA) a renforcé les capacités des formateurs de plusieurs pays de la sous-région.
Du 29 juillet au 9 août 2024, le Groupe Intergouvernemental d’Action contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest (GIABA) a réuni à Dakar (Sénégal) des experts venus du Sénégal, du Burkina Faso, du Mali et du Niger afin de renforcer leurs capacités sur les mécanismes de lutte contre le financement du terrorisme.
Cette rencontre s’inscrit dans la continuité des efforts des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) qui veulent ériger au rang de priorité régionale la problématique de lutte contre le terrorisme et son financement dans la sous-région.
Elle est la suite logique de la formation des formateurs sur la prévention et la répression en matière de lutte contre le financement du terrorisme à l’intention des pays francophones et anglophones de la Cedeao précédemment tenue en mars 2024 à Abidjan, en Côte d’Ivoire et à Abuja, au Nigeria.
Pour Mademba Guèye, Directeur général du Centre de Formation Judiciaire (CFJ) du Sénégal, partenaire de la formation, cette activité répond au besoin de renforcement de capacités des autorités nationales compétentes en matière de lutte contre le financement du terrorisme dans l’espace communautaire.
« (…) le terrorisme est une menace globale qui ne connaît pas de frontières. Il s’attaque non seulement à nos institutions, mais également à notre mode de vie et à nos valeurs fondamentales. Parmi les nombreux défis que nous devons relever pour combattre ce fléau, le financement du terrorisme reste l’un des plus insidieux. Les réseaux terroristes utilisent des moyens de plus en plus sophistiqués pour financer leurs activités, rendant notre tâche de plus en plus complexe », a dit M. Guèye dans son discours parvenu à APA.
De son côté, Ramatoulaye Gadio Agne, présidente de la Cellule nationale de traitement des informations financières (Centif) du Sénégal et correspondante nationale du GIABA a relevé le fait que « le terrorisme et l’économie qui le sous-tend et qu’il charrie ont dépassé le stade de menace et constituent à présent une douloureuse réalité à laquelle les Etats et la Communauté sont condamnés à faire face. »
Partant de ce constat, elle a indiqué que « ce combat qui doit, et sera impérativement gagné, nécessite des actions sur plusieurs sphères dont la plus remarquable est, sans doute, le terrain judiciaire dans ses différentes déclinaisons et chaînes avec des maillons devant agir de façon coordonnée et proactive. »
De l’avis de Mme Agne, « le financement du terrorisme est une infraction autonome dont la poursuite et la répression font partie -j’en suis sûre- des directives à priorité haute contenues dans vos instruments de politique pénale au titre des +Affaires signalées+ ».
La présidente de la Centif est convaincue que contrer le financement du terrorisme participe en quelque sorte à la prévention de la commission de l’autre infraction très grave qu’est le terrorisme, « parce qu’en définitive, en empêchant les groupes terroristes d’accéder aux ressources financières, vous les aurez privés d’un moyen d’action conséquent. »
Toutefois, note-t-elle, « l’efficacité de la lutte contre le financement du terrorisme postule une compréhension par le plus grand nombre des mécanismes financiers utilisés par les réseaux terroristes pour financer leurs activités. » D’où l’importance d’une telle formation qui gagnerait à être démultipliée.
TE/ard/Sf/APA