Les résultats très partiels des élections générales au Botswana montrent jeudi un scrutin plus serré qu’attendu pour le président sortant Mokgweetsi Masisi et son parti, au pouvoir depuis près de soixante ans.
Le parti démocratique du Botswana (BDP), à la tête du pays depuis l’indépendance du Royaume-Uni en 1966, affiche du retard sur l’opposition qui a raflé les six circonscriptions dont le dépouillement est achevé (sur 61 au total), selon les médias locaux.
L’analyse de ces premiers résultats n’est pas facilitée par un redécoupage électoral intervenu depuis les dernières élections, en 2019, mais une de ces circonscriptions a basculé du BDP vers la principale formation de l’opposition, l’Umbrella for Democratic Change (UDC).
Les résultats définitifs sont attendus en théorie jeudi soir dans ce pays d’Afrique australe riche en diamants, alors que la forte participation pourrait causer des retards, a prévenu la commission électorale.
Sauf absence de majorité absolue au Parlement, le verdict des urnes doit déterminer le prochain président botswanais qui est élu par la chambre.
En attendant, la coalition de gauche affiche des scores très élevés aux élections locales qui se tenaient mercredi en parallèle des législatives.
A l’Assemblée, où 61 sièges sont à pourvoir, le scrutin uninominal à un tour ne favorise pas une opposition en rangs dispersés après la décision du Botswana Congress Party (BCP) et du Botswana Patriotic Front (BPF) de présenter leurs propres candidats.
A l’annonce des premières tendances, des militants de l’UDC flanqués de t-shirt à l’effigie de son leader Duma Boko, se sont spontanément rassemblés dans plusieurs villes, dont la capitale Gaborone.
Cet avocat des droits humains de 54 ans tire parti d’un contexte économique morose dans ce territoire principalement désertique qui ne compte que 2,6 millions d’habitants.
La croissance y est en berne (attendue à 1% en 2024) et le chômage en hausse (27%), en raison de l’érosion des ventes de diamants, concurrencés par ceux de synthèse.
« J’attends du changement pour le peuple du Botswana« , a déclaré à l’AFP un militant de l’UDC, Polo Lemogang, lors d’un rassemblement à Tlokweng en banlieue de la capitale.
TE/Sf/APA avec AFP