L’Ethiopie a exprimé sa consternation face à une résolution adoptée par la Ligue des Etats arabes sur le barrage de la Grande renaissance éthiopienne (GERD), qui est en cours de construction à 25 kilomètres à l’est du Soudan voisin.
Le ministère éthiopien des Affaires étrangères a déclaré mardi que la résolution faisait écho à la « rhétorique hostile » égyptienne concernant le barrage.
« Cette résolution s’oppose aux efforts entrepris par l’Union africaine (UA) et ses Etats membres, qui s’efforcent de trouver une solution négociée à l’amiable à la question du GERD », a déploré le ministère des Affaires étrangères.
« Elle va également à l’encontre de l’histoire chère et partagée des peuples d’Afrique et du monde arabe », a-t-il ajouté.
Les derniers pourparlers trilatéraux tenus sous les auspices de l’Union africaine (UA) n’ont pas abouti à un accord sur le remplissage et l’exploitation du barrage.
Le Caire insiste pour qu’Addis-Abeba cesse de remplir le réservoir jusqu’à ce qu’un tel accord soit conclu – une position que l’Ethiopie considère comme contradictoire avec les principes précédemment convenus.
En 2015, l’Egypte, l’Éthiopie et le Soudan ont signé l’accord sur la déclaration de principes, qui stipule que la construction du barrage se poursuivra parallèlement aux négociations sur les lignes directrices et les règles relatives au remplissage et à l’exploitation du barrage.
Les experts des trois pays se sont également mis d’accord sur les détails du remplissage du barrage, y compris le volume et la durée.
« Tout au long du processus, l’Ethiopie s’est efforcée de répondre aux préoccupations de l’Egypte et du Soudan », a assuré le ministère des Affaires étrangères, relavant que son pays « agit et continuera d’agir en respectant le principe de l’utilisation équitable et raisonnable des eaux du Nil ».
« Ainsi, l’allégation selon laquelle l’Ethiopie a pris des mesures unilatérales est une déformation délibérée de la réalité », ajoute le communiqué.
Selon le chef de la diplomatie ethiopienne, le Caire a utilisé à plusieurs reprises les différentes plateformes de la Ligue arabe pour faire pression sur l’Ethiopie, au lieu de s’engager dans des pourparlers trilatéraux menés par l’UA.
Ces tentatives « représentent son manque de bonne foi et la violation de l’accord sur la déclaration de principes qu’il a conclu avec l’Ethiopie et le Soudan », a noté le ministère des Affaires étrangères.
MG/abj/fss/ac/APA