Une vague de chaleur intense frappe à nouveau le Soudan du Sud, contraignant les autorités à fermer les écoles pour la deuxième année consécutive, a rapporté APA ce lundi.
Dans un communiqué, l’organisation Save the Children a alerté sur les conséquences de cette mesure, soulignant qu’elle prive de nombreux enfants d’éducation et les expose à des risques accrus, tels que le mariage précoce, le travail des enfants et le recrutement par des groupes armés.
Alors que les températures devraient atteindre 42°C cette semaine, le gouvernement a ordonné la fermeture des établissements scolaires pour une durée d’au moins deux semaines à compter de jeudi dernier. Les autorités ont également signalé qu’en moyenne, 12 élèves s’effondraient chaque jour dans la capitale Juba, en raison des conditions extrêmes dans des écoles dépourvues de climatisation et mal ventilées.
En mars 2024, une précédente vague de chaleur avait déjà conduit à la fermeture temporaire des écoles, les températures atteignant alors 45°C. Une étude menée par Save the Children a révélé que le nombre d’enfants exposés à la chaleur extrême avait presque doublé entre 2022 et 2024.
À l’échelle mondiale, les enfants sont de plus en plus touchés par des vagues de chaleur fréquentes et intenses, conséquence directe du changement climatique.
Face à cette situation alarmante, Christopher Nyamandi, directeur national de Save the Children au Soudan du Sud, a déclaré : « Une chaleur aussi extrême est catastrophique pour la santé physique et mentale des enfants. Leur corps en développement les rend particulièrement vulnérables aux maladies, à l’insomnie et à l’épuisement liés aux températures extrêmes. »
Il a également souligné l’impact éducatif de la fermeture des écoles : « Exclure un enfant de la salle de classe, c’est souvent lui fermer la porte d’un avenir stable. Nous avons constaté, lors de la pandémie de Covid-19 et des inondations qui ont frappé certaines régions du pays, que plus les enfants restent longtemps hors de l’école, plus il leur est difficile d’y retourner. Cela les expose davantage à l’exploitation et à la précarité. »
Le Soudan du Sud figure déjà parmi les pays ayant les taux de déscolarisation les plus élevés au monde.
« Il est inadmissible que des enfants, déjà confrontés à la pauvreté et aux inégalités, soient privés de leurs droits fondamentaux à cause d’une crise climatique dont ils ne sont en rien responsables », a dénoncé Nyamandi, ajoutant : « La justice climatique, c’est reconnaître que cette crise est aussi une crise des droits de l’enfant et qu’une réponse urgente est nécessaire pour garantir leur bien-être et leur avenir. »
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