La Conférence des évêques catholiques du Nigeria (CBCN) a exprimé sa vive inquiétude face à la décision de certains gouverneurs du nord du Nigeria de suspendre les cours pendant cinq semaines durant le Ramadan.
Cette mesure affecte des millions d’élèves, fragilisant davantage un système éducatif déjà confronté à de nombreux obstacles. La CBCN estime que ces interruptions prolongées bouleversent le calendrier scolaire et compromettent l’avenir de nombreux enfants nigérians. « Une telle décision ne fera qu’exacerber la crise éducative dans une région qui présente l’un des taux les plus élevés d’enfants non scolarisés au monde », a déclaré Mgr Lucius Iwejuru Ugorji, président de la CBCN.
Les évêques rappellent que l’éducation est un droit fondamental pour chaque enfant et que l’état a la responsabilité de garantir son respect. « La Déclaration universelle des droits de l’homme et le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels reconnaissent l’éducation comme un droit humain essentiel », ont-ils souligné.
Des études démontrent l’impact négatif des fermetures prolongées d’écoles sur les résultats scolaires, en particulier dans les zones défavorisées. Par exemple, un rapport de la Banque mondiale (2020) indique que les fermetures d’écoles dans les pays à faible revenu entraînent des pertes d’apprentissage significatives, aggravant les inégalités éducatives. De même, le Rapport mondial de suivi de l’éducation de l’UNESCO (2020) met en garde contre les conséquences des interruptions scolaires prolongées. Une recherche du Bureau national de la recherche économique (Dee & Dizon-Ross, 2019) aux États-Unis a également montré que ces fermetures affectent durablement les performances académiques des élèves.
Face à cette situation, la CBCN exhorte les gouverneurs des États concernés à reconsidérer leur décision et à envisager des alternatives qui respectent les droits et libertés de tous les citoyens. Les évêques appellent à une action du gouvernement fédéral pour assurer la protection des droits éducatifs de tous les enfants nigérians, sans distinction de foi ou d’origine. Ils réitèrent leur engagement en faveur d’une société plus équitable et solidaire.
WN/as/lb/te/APA