La qualité de l’éducation reste un défi à relever pour le système éducatif ivoirien en dépit de l’amélioration des taux d’admission aux différents examens de fin d’année du cycle primaire.
Le directeur de cabinet adjoint du ministère ivoirien de l’Education nationale et de l’alphabétisation, Mme Anastasie Sepou, représentant la ministre de tutelle, a procédé ce mercredi 13 septembre 2023 à l’ouverture d’un atelier bilan des activités du Programme d’enseignement ciblé (PEC) 2022-2023.
« La politique de scolarisation obligatoire a certes permis d’accroître de façon substantielle le taux de scolarisation, cependant les performances scolaires de nos élèves sont trop souvent en deçà de nos attentes au regard des budgets importants investis dans le secteur de l’éducation », a-t-elle dit.
Selon Mme Anastasie Sepou, « c’est ce qui a mis en évidence le programme d’analyse des systèmes éducatifs de la COFEMEN (PASEC) qui rapporte que de nombreux enfants ivoiriens achèvent l’école primaire avec des insuffisances importantes en français et en mathématiques ».
Elle a fait observer que face à cette situation de crise d’apprentissage, le du ministère ivoirien de l’Education nationale et de l’alphabétisation, à travers la Direction de la pédagogie et de la formation continue, a élaboré le Programme d’enseignement ciblé (PEC) avec des partenaires.
Le Programme d’enseignement ciblé (PEC) vise notamment à renforcer les compétences des enseignants aussi bien que des élèves en vue d’améliorer les apprentissages des élèves notamment en lecture, en écriture et en mathématiques.
Fort des résultats jugés satisfaisants lors de la phase pilote 2018-2019, s’en est suivie l’extension à 200 écoles puis la mise à l’échelle actuellement dans 1.129 écoles primaires dans les Directions régionales de l’éducation nationale (DRENA) de Divo, Soubré, San-Pedro, Daloa et Bouaflé.
En marge de l’atelier, le directeur de la pédagogie et de la formation continue, M. Adama Samagassi, a indiqué qu’en cette année scolaire 2023-2024, le Programme d’enseignement ciblé (PEC) va s’étendre dans toutes les classes du primaire, sur l’ensemble du territoire national.
Il a expliqué que le pays a été subdivisé en 19 pôles, où des spécialistes vont enseigner les conseillers pédagogiques, qui à leur tour vont transmettre cette nouvelle approche aux enseignants dans les différents établissements.
Amos Dembélé, le représentant de Teaching at the Right level Africa (TARL Africa) en Côte d’Ivoire, a fait savoir que les élèves sont regroupés par niveau dans les écoles, où les directeurs et les enseignants aident à mettre en œuvre le programme.
« Quand on intervient dans école, on touche l’ensemble des enfants de cette école qui sont au niveau CE1 jusqu’au CM2. Pendant une heure et demi par jour, on fait sortir les enfants pendant la plage horaire appelée remédiation », a-t-il souligné.
Ensuite, « les enfants de l’école vont se retrouver par niveau et pas par classe. C’est-à-dire que l’enfant qui est au CM2, et l’enfant qui est au CE1 peuvent se retrouver dans un même niveau. Et ce, après une évaluation systématique des enfants en lecture et en mathématique », a-t-il relevé.
« Pendant une heure et demi, les enfants du même niveau se retrouvent pour recevoir l’enseignement spécifique. Un enfant qui est par exemple au niveau débutant, lettre, va recevoir des techniques et des outils pour aller au niveau mots/paragraphes et ensuite au niveau de l’histoire », a-t-il poursuivi.
Le rapport d’Etat sur le système éducation national (RESEN) 2018 et les évaluations internationales du PASEC 2019 évoquent avec éloquence qu’une forte majorité d’élèves du cycle primaire ayant un faible niveau de maîtrise de compétences en lecture et en mathématiques.
Afin de juguler cette crise d’apprentissage et améliorer la qualité de l’enseignement-apprentissage, le ministère de l’Education nationale et de l’alphabétisation a fait le choix de solutions innovantes à travers le Programme d’enseignement ciblé (PEC).
Le Programme d’enseignement ciblé (PEC) qui sera étendu cette année scolaire 2023-2024 devrait couvrir les 18.000 écoles sur l’ensemble du territoire ivoirien, a mentionné M. Amos Dembelé, le représentant de TARL Africa Côte d’Ivoire.
AP/APA