Une initiative panafricaine pour la transformation digitale veut rendre le numérique plus accessible pour les personnes laissées en rade par les politiques étatiques.
Les technologies de l’information et de la communication (Tic) continuent de bouleverser les habitudes comportementales des sociétés. L’enseignement et la formation techniques et professionnels (EFTP) n’échappent pas à cette règle. Pour aider les acteurs du secteur à mieux saisir les opportunités qu’offre le numérique, des institutions comme l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco), l’Institut de la Francophonie pour l’éducation et la formation (IFEF) et d’autres ont lancé, en mars 2021, l’Initiative panafricaine pour la transformation digitale de l’EFTP et des systèmes de développement des compétences en Afrique.
L’objectif de cette initiative est de créer un écosystème qui permettra la transformation digitale des systèmes d’EFTP et de développement des compétences en Afrique d’ici à 2030.
« La plupart des Etats ont des politiques pour accélérer la transformation digitale, mais le plus souvent celles-ci concernent les personnes présentes dans les villes et qui ont accès à Internet et aux outils connectés. Nous venons en complément aux efforts des Etats et nous faisons tout pour que ce que nous apportons comme plus-value puisse toucher les populations marginalisées », a expliqué Olivier Pieume.
Le chef du Secrétariat du Bureau régional de l’Unesco pour l’Afrique de l’Ouest basé à Dakar (Sénégal) s’exprimait à l’occasion de l’atelier régional dédié à la formation des leaders politiques et des praticiens et formateurs en EFTP.
En 2021, 220 participants (103 dirigeants et 117 praticiens) de sept pays de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) ont bénéficié de ces activités de renforcement des capacités. Ces pays comprenaient le Burkina Faso, la Gambie, le Ghana, la République de Guinée, le Liberia, le Mali et le Sénégal.
Ils ont été formés aux questions clés de la digitalisation de l’EFTP, comme ses tendances actuelles en Afrique, les utilisations potentielles des TIC dans le secteur, l’intégration des TIC dans l’EFTP et le calcul des coûts. A l’issue de la formation en ligne, il a été noté un taux de certification global de 57%. Quarante-trois des diplômés de la formation en ligne (21 leaders et 22 praticiens) ont été invités à des ateliers de formation régionaux à Dakar.
Cette année, une nouvelle cohorte de 8 pays (Bénin, Côte d’Ivoire, Égypte, Gabon, Madagascar, Niger, Nigeria et Togo) a rejoint l’initiative. Ces pays ont désigné 340 participants (140 dirigeants et 200 praticiens) pour suivre le cours de formation en ligne, qui fait partie des activités liées à la première composante.
Le taux de certification global de cette deuxième cohorte est de 59 %. Quarante-huit des diplômés de la formation en ligne (24 leaders et 24 praticiens) ont été sélectionnés pour participer à l’atelier de formation régional à Dakar, qui se tient depuis hier dans la capitale sénégalaise.
Pour Marino Gomez, point focal du projet au Bénin, cette initiative permettra « de porter les grosses actions dans le domaine du développement de l’enseignement et de la formation technique et professionnelle en cours de déploiement dans notre pays ».
Le 11 juillet dernier, le Gabon, avec l’appui de l’Unicef, a officiellement lancé le programme de digitalisation des enseignements au cycle primaire. A travers ce programme et avec l’aide de l’Unesco et des partenaires au développement, « nous espérons pouvoir faire de la digitalisation une réalité au Gabon », a soutenu Fernand Patrick Mba Essono, référent du projet à Libreville.
Ce projet, qui s’inscrit dans le long terme pour atteindre l’impact recherché, espère bénéficier du soutien des mastodontes comme Microsoft, Huawei, Samsung… pour faire avancer ces agendas au niveau des pays.
« En tant que partenaire, l’IFEF compte appuyer les différents participants à élaborer, développer ou même réviser leur stratégie numérique, mais dans l’EFTP. Cette stratégie doit être mieux poussée et mieux portée pour qu’elle corresponde aux besoins des entreprises », a indiqué Léna Diop Watt, spécialiste de programme « Formation et Insertion professionnelle des Jeunes (FIJ) » à l’IFEF.
ARD/te/APA