Après un bras de fer de plusieurs semaines, l’ambassadeur de France est finalement parti du Niger.
C’est la fin d’un bras de fer de deux mois entre Paris et Niamey. Comme annoncé par Emmanuel Macron dimanche, Sylvain Itté a quitté le Niger mercredi 27 septembre pour rentrer en France. L’ambassadeur français, devenu persona non grata depuis l’arrivée de militaires au pouvoir à la fin juillet, a quitté Niamey ce matin sous bonne escorte de forces françaises et nigériennes, selon plusieurs sources médiatiques.
Le diplomate français était sommé de quitter le pays sahélien depuis le 25 août dernier. Face à la non reconnaissance de Paris de la junte, M. Itté avait refusé de répondre à l’invitation du ministère nigérien des Affaires étrangères pour un entretien. Le prétexte était trouvé par le général Abdourahamane Tchiani, le chef de la junte, pour lui demander de quitter le Niger sous 48 heures, dénonçant dans un communiqué les « agissements du gouvernement français contraires aux intérêts » de leur pays.
La France avait refusé de se plier dans un premier temps aux injonctions de la junte, considérée comme « illégitime » par le président Macron et son régime. A la fin de l’ultimatum, les putschistes nigériens ont retiré à Sylvain Itté son immunité et son visa diplomatiques. Il vivait depuis lors retranché dans une ambassade française surveillée de près par des militaires nigériens.
Dans cette situation de quasi blocus, Emmanuel Macron a considéré que l’ambassadeur était pris en « otage » par la junte nigérienne en empêchant le ravitaillement de la représentation diplomatique française en nourriture. Cependant, Paris continuait de soutenir qu’il maintenait Sylvain Itté à son poste.
Contre toute attente, le président français a indiqué dimanche dernier, lors d’un entretien télévisé, que le diplomate allait effectuer son retour à Paris « dans les prochaines heures ». Une volte-face qui sonne comme une victoire diplomatique pour la junte qui a renversé le 26 juillet dernier le président démocratiquement élu Mohamed Bazoum, jusque-là principal allié de la France dans une région du Sahel où continue de se développer le « sentiment anti-français ».
ODL/ac/APA