Ce jeudi 18 septembre 2024, l’ambassade de France au Mali a présenté ses condoléances au gouvernement malien après les attaques terroristes qui ont frappé Bamako le 17 septembre, visant l’école de gendarmerie de Faladié et l’aéroport international Modibo Keïta.
La présentation des condoléances par la France au Mali endeuillé par l’attaque du 17 septembre est louable. Toutefois, ce geste diplomatique, bien que formel, s’inscrit dans un climat particulièrement tendu entre les deux pays. Les autorités de transition maliennes continuent d’accuser la France de soutenir indirectement les groupes terroristes.
Dans un message adressé au ministère malien des Affaires étrangères, l’Ambassade de France a exprimé ses condoléances et salué la mémoire des victimes de ces attaques meurtrières. Ce geste protocolaire, habituel en diplomatie, intervient dans un cadre où les relations bilatérales sont au plus bas. Depuis des mois, les autorités de transition, sous la direction du colonel Assimi Goïta, multiplient les accusations contre la France, l’accusant de soutenir les groupes armés terroristes qui déstabilisent la région du Sahel.
La présentation de condoléances par Paris, qui aurait pu être perçue comme un signe d’apaisement, est largement éclipsée par la méfiance grandissante entre les deux pays. Le message de solidarité française, bien que conforme aux usages diplomatiques, est loin de répondre aux accusations graves qui alimentent le fossé diplomatique entre Bamako et Paris.
Depuis le coup d’État d’août 2020 et la prise de pouvoir par les militaires, les relations entre la France et le Mali se sont considérablement détériorées. Le gouvernement malien de transition a progressivement coupé les liens militaires et diplomatiques avec Paris, dénonçant la coopération sécuritaire et expulsant les troupes françaises de l’opération Barkhane en 2022. Le vide laissé par cette rupture a été rapidement comblé par de nouveaux partenaires, en particulier la Russie, qui a renforcé sa présence militaire au Mali.
Les accusations maliennes, selon lesquelles la France soutiendrait indirectement des groupes armés, ont aggravé ces tensions. Cette rhétorique, utilisée à plusieurs reprises par les autorités maliennes, a également contribué à nourrir une opinion publique hostile à l’égard de l’ancienne puissance coloniale. Dans ce contexte, les gestes de solidarité ou de coopération diplomatique de la France sont systématiquement interprétés avec suspicion.
Le message de condoléances de l’Ambassade de France, bien que symbolique, risque de ne pas suffire à améliorer les relations bilatérales. Les accusations répétées du gouvernement malien, qui pointent du doigt un rôle supposé de la France dans le soutien au terrorisme, semblent trop profondes pour être effacées par un simple message de condoléances.
MD/te/Sf/APA