Le Tchad vit l’arrivée de Dr Abdoulaye Sabre Fadoul, au ministère des Affaires étrangères, dans un contexte marqué par le départ controversé de son prédécesseur, Abderaman Koulamallah, et par les récentes décisions diplomatiques majeures du Tchad.
Le Dr Abdoulaye Sabre Fadoul a officiellement pris ses fonctions ce lundi en tant que ministre d’État, ministre des Affaires étrangères, de l’Intégration africaine et des Tchadiens de l’Étranger. La cérémonie de passation, présidée par la secrétaire générale du gouvernement, Dr Ramatou Mahamat Houtouin, marque un tournant dans la diplomatie tchadienne, dans un contexte où le pays redéfinit ses relations internationales.
Un diplomate expérimenté à la tête du ministère
Juriste de formation et homme d’État aguerri, Abdoulaye Sabre Fadoul n’est pas un inconnu de la scène politique tchadienne. Il a occupé plusieurs portefeuilles ministériels sous Idriss Déby Itno, notamment à la Santé publique, et a été directeur de cabinet du président durant la transition avant de démissionner. Son retour au gouvernement, cette fois avec rang de ministre d’État, intervient à un moment stratégique où le Tchad doit consolider sa position sur la scène internationale et gérer les conséquences de récentes décisions diplomatiques majeures.
Fadoul succède à Abderaman Koulamallah, figure clé de la diplomatie tchadienne ces derniers mois. Ce dernier s’était illustré lors de la dénonciation des accords militaires entre la France et le Tchad, ayant abouti au départ de toutes les forces françaises du pays au 31 janvier dernier.
Son départ intervient alors qu’il fait face à des accusations de transmission de secrets d’État à une puissance étrangère, accusations qu’il a fermement rejetées dans une déclaration dimanche soir. « L’accusation qui m’est adressée n’est pas seulement fausse, elle est grotesque », a-t-il déclaré.
Un remaniement aux enjeux multiples
La nomination d’Abdoulaye Sabre Fadoul s’inscrit dans un remaniement plus large du gouvernement dirigé par Allah Maye Halina, maintenu à la Primature. Ce remaniement voit également l’arrivée de Youssouf Tom à la Justice, connu pour son intégrité après avoir refusé un pot-de-vin d’un milliard de francs CFA, et de Ghassim Chérif, ancien politico-militaire rentré après l’accord de Doha, désormais porte-parole du gouvernement.
Avec ces changements, le gouvernement tchadien entend réorienter sa diplomatie et renforcer son positionnement face aux défis régionaux et internationaux.
AC/Sf/APA