Réunis en visioconférence ce lundi 10 février 2025, les chefs d’État africains ont démontré une volonté commune de renforcer l’autonomie du continent lors de la 42e session du Comité d’Orientation de l’AUDA-NEPAD. Entre appels à la mobilisation des ressources internes et promotion de projets structurants, les dirigeants ont tracé les contours d’une Afrique plus résiliente et indépendante.
La 42e session du Comité d’Orientation des Chefs d’État et de Gouvernement de l’Agence de Développement de l’Union Africaine (AUDA-NEPAD) s’est tenue lundi 10 février 2025 sous la présidence du président égyptien Abdel Fattah Al-Sissi. Cette réunion virtuelle a permis aux dirigeants africains de réaffirmer leur engagement en faveur du développement durable et de l’intégration continentale.
Le rapport présenté par la Secrétaire exécutive de l’AUDA-NEPAD, Nardos Békélé Thomas, a particulièrement retenu l’attention des participants. Sa présentation détaillée des stratégies et des avancées en matière de développement, ainsi que des défis à relever, a convaincu l’ensemble des dirigeants de la nécessité d’une action coordonnée pour atteindre les objectifs de l’Agenda 2063.
Le président tchadien Mahamat Idriss Déby Itno, également président en exercice de la Communauté des États sahélo-sahariens (CEN-SAD), a dressé un tableau exhaustif des défis auxquels le continent fait face. « La dépendance aux financements extérieurs, l’accès limité à l’énergie ainsi que l’insécurité alimentaire exacerbée par les changements climatiques, le terrorisme et les tensions régionales » figurent parmi les principaux obstacles identifiés. Il a particulièrement insisté sur l’importance d’investir dans une agriculture durable et de promouvoir des mécanismes de financement innovants.
Dans son intervention spécifique à la région sahélo-saharienne, le président tchadien a plaidé pour des projets prioritaires concrets, notamment « la dynamisation des corridors économiques transsahariens, le renforcement des infrastructures de transport et la création de pôles énergétiques« . Il a également souligné la nécessité d’une meilleure coordination entre les différentes communautés économiques régionales.
Le président kenyan William Ruto a, quant à lui, appelé à une appropriation nationale plus forte de l’Agenda 2063, en exhortant les nations africaines à « créer et renforcer des bureaux nationaux AUDA-NEPAD« . Son intervention a mis l’accent sur l’importance de mobiliser les ressources internes et de forger des partenariats stratégiques bénéfiques aux populations africaines.
Le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye a présenté une vision structurée autour de quatre axes majeurs : la mobilisation des ressources internes à travers l’initiative « Team Africa« , l’accélération de la mise en œuvre de la Zone de Libre échange continentale africaine (ZLECAf), le développement des infrastructures énergétiques, et le renforcement de la formation technique et professionnelle, particulièrement dans les domaines de la digitalisation et de l’intelligence artificielle.
Les discussions ont également souligné le rôle crucial que doit jouer la Banque africaine de développement dans le financement des projets stratégiques, tout en appelant à une plus grande implication du secteur privé dans la transformation du continent.
La session s’est conclue par un soutien unanime à la prolongation du mandat du président Al-Sissi à la tête du Comité d’orientation de l’AUDA-NEPAD, témoignant de la confiance des dirigeants dans sa capacité à poursuivre la dynamique engagée.
AC/Sf/APA