La réunion des ministres des Affaires étrangères du G20 de la semaine dernière a été marquée par l’absence de hauts responsables américains, un incident que le président sud-africain Cyril Ramaphosa a relativisé, assurant que cette absence n’était « pas la fin du monde ».
Le secrétaire d’État américain, Marco Rubio, a boycotté la dernière rencontre des ministres des Affaires étrangères du G20, accusant l’Afrique du Sud, pays hôte, d’être « anti-américaine ».
L’événement, dirigé par le ministre sud-africain des Relations internationales, Ronald Lamola, a réuni les responsables des principales économies mondiales.
Les tensions entre Prétoria et Washington se sont intensifiées lorsque le secrétaire américain au Trésor, Scott Bessent, a également annoncé qu’il ne participerait pas à la prochaine réunion des ministres des Finances, citant des obligations internes aux États-Unis.
Ramaphosa a tenté de minimiser cette absence, soulignant que l’absence de certains dirigeants ne diminue pas la portée des discussions du G20.
« L’absence de certains dirigeants n’est pas la fin du monde tant que la famille du G20 peut se réunir, échanger sur des enjeux cruciaux et publier une déclaration, et c’est ce que nous cherchons », a-t-il déclaré lors d’une rencontre avec les journalistes.
Il a rejeté les accusations d’un boycott, arguant qu’il s’agissait plutôt d’une question pouvant être résolue par des démarches diplomatiques.
« Ce n’est pas un boycott. Cela peut être expliqué par plusieurs raisons. Nous avons opté pour une démarche diplomatique afin de clarifier et résoudre ces questions, en aplanissant les tensions dans nos relations », a-t-il ajouté.
Ramaphosa a souligné l’importance continue des États-Unis en tant que partenaire commercial majeur pour l’Afrique du Sud, rappelant que Washington est le deuxième partenaire commercial de Pretoria.
Cette rupture diplomatique intervient après plusieurs semaines de tensions entre les deux pays, en grande partie alimentées par les critiques de l’ex-président américain Donald Trump à propos du projet de loi sud-africain sur l’expropriation des terres sans compensation. Trump avait accusé le gouvernement sud-africain de « violations des droits de l’homme », des allégations que Prétoria a fermement rejetées comme infondées.
Cette nouvelle brouille diplomatique vient s’ajouter à une série de divergences croissantes entre Prétoria et Washington ces dernières années. L’Afrique du Sud maintient une politique étrangère non alignée, refusant de se positionner dans les rivalités mondiales, notamment celles opposant les États-Unis à la Russie.
Les liens étroits de Pretoria avec la Chine et la Russie, partenaires des BRICS, ont également suscité des critiques parmi les alliés occidentaux.
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