Pour le chef de l’Etat tchadien, l’Union africaine doit profondément changer pour jouer pleinement son rôle, notamment en s’émancipant au plan institutionnel.
A l’ouverture du 38e sommet de l’Union africaine, le président tchadien, Mahamat Idriss Déby Itno a prononcé un discours à l’allure « révolutionnaire », centré sur l’indépendance institutionnelle de l’organisation
Sans langue de bois, le chef de l’Etat tchadien a critiqué vertement le fonctionnement de l’organisation panafricaine, jugeant au passage qu’elle est « inefficace ». « Plus rien ne marche comme il se le doit. Nous devons choisir entre continuer à subir le sort qu’ils nous ont voulu par le reste du monde soit nous unir à prendre en main notre destin et construire pour notre continent un avenir souverain, digne et prospère. Nous sommes à l’heure du choix », a-t-il lancé à ses homologues réunis à Addis-Abeba (Ethiopie).
Pour le président Mahamat Idriss Déby Itno, l’Union africaine doit profondément changer pour jouer pleinement son rôle. « L’Afrique mérite une Union africaine forte, indépendante et véritablement au service du continent », a-t-il déclaré.
« L’Union africaine doit être le rempart contre toutes formes de domination qu’elle soit économique, politique ou culturelle. Nous devons garantir l’indépendance de nos décisions et refuser toute ingérence dans nos affaires intérieures », a-t-il poursuivi.
Un appel à la flexibilité
Président de transition pendant trois ans, Mahamat Idriss Déby Itno a critiqué la position actuelle de l’Union africaine vis-à-vis des pays africains en transition politique.
« Plutôt que d’isoler ces pays (Gabon, Guinée, Burkina, Mali et Niger), l’Union africaine doit mettre en avant les pourparlers et la médiation. Il est temps de privilégier une approche constructive, solidaire et pragmatique », a-t-il martelé.
Selon lui, une transition politique ne peut réussir sous la contrainte. Mais plutôt dans le cadre d’un « consensus national appuyé d’un accompagnement international. »
CA/te/Sf/APA