Simon Soro, frère cadet de Guillaume Soro, l’ex-chef de l’Assemblée nationale ivoirienne, a été placé sous mandat de dépôt et déféré à la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (MACA), a indiqué vendredi Me Diallo Souleymane, l’un des avocats pro-Soro, face à la presse.
M. Simon Soro « est poursuivi dans le cadre du dossier qui concerne les cinq députés » à qui il est reproché des faits de « trouble à l’ordre public, diffusion de nouvelle fausse et atteinte à l’autorité de l’Etat », a dit Me Diallo Souleymane, lors d’une conférence de presse animée par un collège d’avocats pro-Soro à Abidjan.
Outre Simone Soro, Rigobert Soro, un autre frère cadet de Guillaume Soro est « sans nouvelle », a fait savoir Me Diallo Souleymane qui a déclaré : « pour ce que nous savons, il a été interpellé par des agents de la DST (Direction de la surveillance du territoire) et est détenu au secret ».
En plus, Dr Koné, un collaborateur de Me Affoussiata Bamba-Lamine, une proche de Guillaume Soro, est « détenu par la gendarmerie au secret » et ce, à l’insu de « ses avocats que nous sommes », a déploré Me Diallo. Il a été interpellé lors d’une perquisition au domicile de Me Affoussiata Bamba-Lamine.
A la suite d’un retour avorté de Guillaume Soro à l’aéroport d’Abidjan, en provenance de Paris Le Bourget le 23 décembre 2019, un mandat d’arrêt international a été requis contre lui pour complot contre l’autorité de l’Etat. Et 17 proches dont cinq députés ont été arrêtées, selon Me Diallo.
M. Soro est notamment poursuivi pour complot contre l’autorité de l’Etat, complicité de détournement de deniers publics, de recel de détournement de deniers publics et de blanchiment de capitaux, des faits graves pour lesquels il encourt l’emprisonnement à vie.
Les avocats de la défense qui ont soulevé le fait qu’il ait été ancien Premier ministre de la Côte d’Ivoire, alors l’affaire ne pouvait qu’ être connue par la Haute Cour de justice, seule juridiction compétente pour se prononcer sur les chefs d’accusation, dénonçant des « irrégularités de procédure ».
« En sa qualité de parlementaire, les faits présumés (…) ne sauraient être qualifiés de récents ni même traités comme avoir été commis en état de flagrance », ont souligné les avocats. En outre, en tant qu’ancien président d’institution, il bénéficie de procédure spéciale.
Selon la Constitution ivoirienne « aucun chef ou président d’institution ne peut être poursuivi ou arrêté à raison des faits criminels ou délictuels par lui commis qu’avec l’autorisation de l’Assemblée nationale, obtenue après une délibération spéciale votée à la majorité absolue de ses membres qui siègent ».
Pour les avocats de M. Guillaume Soro « les procédures engagées en l’espèce d’abord par le procureur puis par le doyen des juges d’instruction tranchent complètement avec cette procédure spéciale », alors il y a « violation flagrante des droits d’ancien président d’institution de M. Soro ».
Jusque-là, les avocats de la défense affirment ne pas avoir accès aux preuves retenues contre tous leurs clients. Ils soutiennent qu’ « il n’y a rien dans le dossier » en termes d’arguments pouvant inculper les personnes poursuivies.
AP/ls/APA