Agir pour le peuple (AGIP), une faîtière de la société civile ivoirienne, suggère une prolongation de l’opération de révision de la liste électorale.
Cette réaction a lieu après que le président de la Commission électorale indépendante (CEI), Ibrahime Coulibaly-Kuibert, a annoncé le mardi 16 juillet 2024, la révision de la liste électorale entre « mi-septembre et mi-octobre 2024 ».
« Nous protestons avec la dernière énergie contre cette décision de révision électorale d’un mois successible d’exclure encore bon nombre d’Ivoiriens et d’empêcher une révision sérieuse et crédible de ladite liste », affirme AGIP dans une déclaration.
AGIP « exige le prolongement de l’opération d’enrôlement et de révision de la liste électorale pour un délai de 12 mois, allant du mois d’août 2024 à juillet 2025, en vue de permettre au maximum de citoyens de pouvoir se faire inscrire ».
Pour cette faîtière, regroupant 78 organisations de la société civile, « M. Coulibaly Kuibert, président de la CEI, tente un autre passage en force (…) au moment où le débat relatif à l’audit de la liste électorale et à la partialité de la CEI bat encore son plein ».
Coulibaly Kuibert a annoncé « la révision de la liste électorale sans consulter préalablement les acteurs majeurs de la vie politique en Côte d’Ivoire (partis politiques, organisations religieuses, organisations internationales…) », a fait observer AGIP.
La faîtière martèle que le président de la CEI a, « de manière cavalière, devant les étudiants de l’Institut national de formation des agents de santé au Centre hospitalier universitaire (CHU) de Treichville », annoncé l’opération de révision de la liste électorale du « 30 septembre au 31 octobre 2024 ».
« Plus grave, cette importante opération est prévue se tenir dans un délai très court, en seulement un mois. Ce passage en force vise manifestement à ignorer des millions d’Ivoiriens en âge de voter, non encore inscrits sur la liste électorale », poursuit le texte.
Par ailleurs, AGIP demande « un audit approfondi de la liste électorale en vue de faire un toilettage de ladite liste et permettre à tous les citoyens de choisir leurs dirigeants, car le droit de vote est un droit inaliénable pour tout citoyen ».
AGIP envisage de saisir le chef de l’Etat et le gouvernement à partir du 24 juillet 2024 pour « marquer son opposition à ce délai très court et inacceptable de la révision de la liste électorale et les prendre à témoin sur la volonté du régime d’exclure du processus électoral des millions d’Ivoiriens ».
« Nous lançons un appel pressant aux partis politiques et aux organisations religieuses à s’impliquer davantage pour garantir un processus électoral inclusif, objectif et sans violence pour une élection présidentielle zéro mort en 2025 », conclut la déclaration de l’organisation.
AP/Sf/APA