Les « softs skills » sont un atout déterminant pour l’insertion professionnelle des jeunes en Côte d’Ivoire, où l’insertion professionnelle des jeunes, comme partout en Afrique, représente un défi majeur, face à un marché du travail en constante évolution.
Si les compétences techniques, ou « hard skills », ont longtemps été considérées comme le critère principal pour décrocher un emploi, un nouveau paradigme émerge : celui de l’importance croissante des compétences comportementales appelées « soft skills ».
Ces dernières, souvent reléguées au second plan dans les systèmes éducatifs classiques, apparaissent désormais comme des éléments clés de l’employabilité et du succès professionnel.
Pourtant, elles offrent un avantage concurrentiel sur le marché du travail. Les « soft skills » regroupent des qualités telles que la communication, le leadership, l’esprit d’équipe, la gestion du temps, la créativité, ou encore la capacité à résoudre des problèmes.
Contrairement aux « hard skills », qui sont spécifiques à un métier ou à un domaine technique, les « soft skills »sont transversales et adaptables à toutes les situations. Si les « hard skills » ouvrent la porte des entreprises, les « soft skills », elles, permettront aux jeunes d’y évoluer et d’y réussir durablement.
Un avantage concurrentiel
En Afrique, où les défis liés au chômage des jeunes sont exacerbés par la croissance démographique et l’inadéquation des formations aux besoins du marché, les« soft skills » offrent un avantage concurrentiel indéniable.
Selon des études récentes, les employeurs africains accordent de plus en plus d’importance à ces compétences, souvent absentes des curriculums traditionnels, mais essentielles pour faire face à un environnement professionnel complexe et incertain.
En Côte d’Ivoire, Nestlé, filiale du géant agroalimentaire suisse, offre aux jeunes étudiants, à travers son Centre de formation technique, des compétences techniques, mais également des« soft skills » permettant aux apprenants de s’insérer dans le monde du travail.
Le programme de formation proposé aux jeunes issus de grandes écoles ou d’universités, ne se limite pas à transmettre des compétences techniques, telles que la maintenance industrielle ou les technologies de production alimentaire.
Il intègre des modules sur les« soft skills », offrant ainsi une formation holistique aux jeunes apprenants, grâce au partenariat avec AIESEC Côte d’Ivoire, une association internationale des étudiants en sciences économiques et commerciales.
AIESEC est la plus grande organisation mondiale dirigée par des jeunes et pour les jeunes. Présente dans plus de 120 pays, dont la Côte d’Ivoire, la mission de l’organisation est de développer le leadership chez les jeunes.
Une réponse aux défis de l’avenir
Les« soft skills » permettent aux jeunes d’acquérir des compétences telles que la gestion du stress, le travail en équipe ou encore la capacité à s’adapter à des environnements multiculturels. Cela leur donne également d’être capables de s’intégrer efficacement dans le milieu professionnel.
Aujourd’hui, les écoles et universités africaines, et particulièrement celles de Côte d’Ivoire, continuent de privilégier les savoirs théoriques et techniques, au détriment des compétences comportementales. Malgré ces initiatives, la question de l’intégration des« soft skills » dans les systèmes éducatifs reste cruciale.
De nombreux jeunes diplômés peinent à trouver un emploi, non par manque de qualifications techniques, mais par absence des compétences nécessaires pour évoluer dans un environnement professionnel.
Par conséquent, il devient urgent de repenser les curriculums éducatifs pour y intégrer des modules de développement personnel, d’intelligence émotionnelle et de communication, tout en mettant en avant les« soft skills ».
Ces compétences, souvent sous-estimées, sont pourtant celles qui permettront aux jeunes de s’adapter aux évolutions technologiques, de collaborer dans des équipes diversifiées et de répondre aux attentes d’un marché du travail de plus en plus globalisé.
AP/Sf/APA