En Côte d’Ivoire, la réglementation sur les comptes mobile money impose un plafonnement des avoirs pour les individus ne disposant pas de document d’identification pour favoriser l’inclusion financière, et limite également les fonds des personnes formellement identifiées.
Au cours d’un échange avec la presse, ce mardi 18 février 2025, sur les berges de la lagune Ebrié, le directeur général de Wave Côte d’Ivoire M. Katier Bamba, a évoqué la réglementation sur les flux des transactions du mobile money.
Katier Bamba a souligné qu’un individu peut ouvrir un compte mobile money, sans apporter de document d’identification, mais ne peut excéder le montant de 200 000 Fcfa, tandis que ceux étant formellement identifiés peuvent alimenter leur compte jusqu’à hauteur de 2 millions Fcfa.
En revanche, les personnes morales peuvent approvisionner leur compte mobile money de façon illimitée. Aujourd’hui, plusieurs entreprises effectuent des paiements de salaires ou des opérations marchandes auprès de certains fournisseurs à travers ce terminal.
Arrivée sur le marché ivoirien de façon fracassante, la Fintech Wave a cassé les prix des transactions au niveau du mobile money en opérant une tarification de 1%, obligeant ses concurrents, notamment les opérateurs de téléphonie, à s’aligner sur ses offres tarifaires.
« A 1%, on peut être rentable et on est rentable », a déclaré Katier Bamba, soutenant que ce qui importe pour la fintech, c’est l’expérience client et les innovations pour permettre aux populations d’accéder aux services financiers digitaux à un coût abordable pour tous.
Avec 21 millions de comptes ouverts, 17 millions de points de services et 300 000 points marchands à travers le pays, cette fintech se positionne sur le marché du mobile money, en Côte d’Ivoire, comme un acteur majeur du secteur.
Elle enregistre, par ailleurs, près de 13 millions d’appels par an, ce qui montre une dynamique de ce réseau financier, dont les propositions de valeurs permettent d’irriguer le secteur économique en tirant des fonds de l’informel vers le formel.
Cette fintech, déjà connectée à plusieurs banques locales dans le cadre du projet d’interopérabilité de la BCEAO, ambitionne d’être connectée à toutes les banques ivoiriennes pour drainer les fonds des portemonnaies électroniques vers les établissements bancaires.
Dans ses perspectives, elle envisage de faire du crédit, d’offrir des services d’épargne avec rémunération, des services de placement, la souscription à des produits d’assurance. Katier Bamba a assuré que la fraude dans l’écosystème est « marginale ».
Le mobile money permet à des millions de personnes d’accéder à des services financiers (dépôt, transfert, paiement) par l’intermédiaire d’un mobile, sans disposer nécessairement d’un compte bancaire. Cette révolution a boosté la bancarisation.
L’écosystème du mobile money est particulièrement dynamique en Afrique de l’Ouest, qui est présentée comme la nouvelle locomotive du mobile money. Dans l’espace UEMOA, l’on dénombre « 15 000 terminaux de paiements électroniques ».
AP/Sf/APA