Le jeune entrepreneur ivoirien dans le textile, Arthur Bella N’Guessan regrette le manque d’engouement de ses compatriotes à promouvoir «avec fierté la carte de leur pays », estimant que « le marché ivoirien est un peu compliqué ».
Selon le promoteur de la marque de vêtements ABN qui propose le prêt à porter à l’état pur ivoirien des chaussettes jusqu’ aux casquettes et vêtements, « le marché ivoirien est un peu compliqué ».
« De moins en moins, les Ivoiriens portent avec fierté la carte de leur pays en dehors de ceux qui résident à l’étranger », regrette l’ex-délégué médical, âgé de 30 ans qui a opté pour l’habillement avec des motifs symbolisant le continent noir.
Rencontré dans le cadre de la 5è édition de la Foire internationale d’Abidjan (FIA), qui se tient dans l’enceinte du palais de la culture de Treichville d’Abidjan, le promoteur de la marque ABN, fait savoir que lorsqu’il « présente les collections, les gens disent qu’ils ne veulent pas la carte de la Côte d’Ivoire. Ils préfèrent seul, le logo ».
Par contre, il se félicite que « tous les Ivoiriens à l’étranger adorent porter cette collection ». L’habilleur qui se veut le porte-flambeau, le promoteur des marques, « made in Côte d’Ivoire », salue le « nationalisme des populations » de la sous-région qui sont « fières de porter les tenues de leur pays respectif».
Arthur N’Guessan soutient mordicus qu’on « peut être bien vêtu avec une touche de notre pays », saluant dans la foulée l’organisation des événements comme la Foire internationale d’Abidjan (FIA) où il expose son savoir –faire qui « permet aux jeunes entrepreneurs de mieux nous faire connaître ».
Sur le marché depuis seulement un an, l’homme d’affaires est satisfait du comportement « de son bébé » avec 12 collections chemises et 7 collections de t-shirt. Comme de nombreux entrepreneurs, la marche n’a pas été rectiligne pour M. N’guessan.
« J’appartiens à un club service, où on m’a confié la création des designs vu que j’aimais les bonnes choses (…) », a-t-il confié à APA. Il s’agissait de concevoir une tenue qui racontait une histoire.
« J’ai présenté une collection dénommée intégration » qui malheureusement n’a pas été appréciée de tous, pour des problèmes de personnes et mon épouse m’a proposé que je puisse garder le même projet », a ajouté M. N’Guessan.
Le succès suivra à partir du Mali, pays voisin de sa terre d’origine où ses concepts se sont « arrachés comme des petits pains et voilà le boom commence ».
Avec humilité, il continue de travailler, de rêver et vise plus loin. « Je veux être cité au même rang que Ralph Lauren, Pierre Cardin, Lacoste », envisage-t-il, tout en soulignant que « ce ne sont pas des surdoués ».
« La technologie nous permet de faire ce qu’ils ont fait, il suffit d’un peu de créativité, de disponibilité, ce n’est pas impossible », explique ABN conscient que pour atteindre ce cap, « il faut être rigoureux dans le travail, organiser le travail, s’assurer que les gens travaillent dans de bonne conditions ».
Cet entrepreneur qui emploie une quinzaine de personnes dans le cadre de ce projet conseille aux jeunes d’avoir des modèles, des repères pour mieux évoluer.
«Un jeune qui n’a pas de projets, qui n’a pas d’objectifs ne donne pas un sens à sa vie. Il faut avoir des modèles qui ont de l’impact réel.. .notre existence sur terre, c’est de laisser des traces positives », conclu –t-il.
Ouverte jeudi dernier, la FIA, qui se déroule autour de la thématique « de la ville nouvelle » prendra fin le dimanche prochain.
SY/hs/ls/APA