Deux congressistes statutaires du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI, opposition), issus de la section de Yopougon, dans l’Ouest d’Abidjan, ont saisi en urgence le juge des référés.
Le parti devrait tenir, ce samedi 16 décembre 2023, son 8e Congrès électif devant consacrer la succession de Henri Konan Bédié, décédé le 1er août 2023 à la suite d’une courte maladie, à Abidjan.
« Nous avons appris la mauvaise nouvelle que deux congressistes ont saisi la justice pour faire reporter le congrès », a dit Anicet Kouassi Kouma, délégué départemental du Pdci Bondoukou 3 (Est), membre du Bureau politique, qui ignore les motifs.
Dans une décision de justice, consultée auprès de certains militants, deux membres du Bureau politique du Pdci, Mathieu Ourah de la section de Yopougon Gesco-manutention et Christophe Blesson de la section Yopougon Saint-Pierre, s’opposent au processus électoral, conduit par le président intérimaire du Pdci, Philippe Cowppli-Boni.
Le siège du Pdci, sis à Cocody, dans l’Est d’Abidjan, a été placé sous une haute surveillance des forces de l’ordre. Des militants, visiblement en colère, étaient interdits d’accéder à la Maison du parti.
Sofitel Abidjan Hôtel Ivoire, le réceptif qui devait accueillir le 8e Congrès extraordinaire du parti était également sous contrôle des forces de l’ordre. Les salles étaient aménagées, mais vides.
Selon des militants, la décision de suspension du 8è congrès extraordinaire « est tombée à deux heures du matin ». Plusieurs délégations venues de l’intérieur du pays ont dû retourner dans leurs localités respectives.
Le porte-parole et le Conseil de Kakou Guikahué, vice-président et secrétaire exécutif en chef du Pdci, ont dénoncé il y a quelques jours le processus électoral soutenant qu’il ne respecte pas les statuts du parti.
« On ne peut pas dire qu’on fait un processus électoral, on écrit les règles de départ, on dit qu’on recense les candidatures et à la fin on dit qu’on va afficher la liste définitive des candidats », mais sans liste officielle des candidats « on a ouvert la campagne électorale », a déploré Marius Konan, son porte-parole.
« On ouvre une campagne électorale sans connaître les candidats (…) effectivement, ils ont signifié au professeur Maurice Kakou Guikahué qu’il était éliminé. Pour nous, c’est fini, il a dit qu’il prend acte de son élimination », s-est-il insurgé.
« Il nous revient de sources bien introduites et de façon récurrente que le nom et l’image du professeur Kakou Guikahué, seraient déjà inscrits sur les bulletins de vote ; nous les mettons en garde », s’ils l’utilisent « nous serons donc obligés de nous pourvoir en justice, ce qu’on ne voulait pas faire », a prévenu Me Honoré Atabi, le Conseil de Guikahué.
Cinq candidats sont en lice dont le banquier international, Tidjane Thiam, qui bénéficie du soutien de Akossi Bendjo, l’un des candidats qui l’a rejoint. Le Cabinet de Tidjane Thiam a dénoncé la suspension du 8e Congrès extraordinaire du parti « par une décision de justice », invitant les militants au calme.
L’intérim du président actuel du Pdci, Cowppli-Boni, qui dure sur six mois s’achève en février 2024. Le Pdci risque d’être sans président intérimaire. Une situation qui pourrait rendre difficile le fonctionnement de l’ex-parti unique, à près de deux ans de l’élection présidentielle ivoirienne de 2025.
AP/APA