Le rapport 2024 sur le développement économique en Afrique présenté, ce lundi 10 février 2025, à Abidjan, évoque les contraintes liées à l’essor économique du continent africain et apporte des solutions pour y remédier.
La secrétaire générale de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced), Rebeca Grynspan qui a choisi de délivrer le rapport en Côte d’Ivoire, a salué la résilience économique du pays.
Elle notera que la performance de la Côte d’Ivoire et sa croissance sont la signification de la stabilité régionale. Aujourd’hui, le pays « compte tout seul jusqu’à 40% de la croissance du PIB en Afrique de l’Ouest et jusqu’à 30% de stocks des investissements étrangers ».
Sur le continent, l’amélioration de l’environnement des Affaires, à travers l’accent mis sur les partenariats publics privés, est selon la secrétaire générale de la Cnuced, un point de connectivité pour « amener l’Afrique plus loin ».
« L’expérience de la Côte d’Ivoire est une inspiration pour beaucoup d’autres pays qui se développent dans le monde », note Rebeca Grynspan qui souligne toutefois « l’incapacité de l’Afrique à faire face aux chocs externes ».
Rebecca Grynspan a fait remarquer que bon nombre de pays africains dépendent de matières premières. Par ailleurs, « la moitié des pays africains dépendent du pétrole, du gaz, des matières minérales, certains jusqu’à 60% de leurs exportations et cela les expose à beaucoup de chocs au niveau des fluctuations venant du marché extérieur ».
Les lacunes en matière d’infrastructures dans les domaines du transport, de l’énergie et des Tic rendent le commerce à un taux de 50% plus cher que la moyenne mondiale, ce qui limite la compétitivité, en particulier pour les pays enclavés, a-t-elle poursuivi.
Cette situation a un impact sur les PME, parce qu’elles fournissent 80% des emplois en Afrique. En plus d’être confrontées à ces difficultés, elles font face à la volatilité des devises et à un accès limité aux services financiers.
« Les dettes sont en devises étrangères et les pays en développement en souffrent », a relevé Rebeca Grynspan, indiquant qu’une bonne partie de la résilience économique de l’Afrique réside dans le développement du commerce régional.
Selon le rapport 2024 de la CNUCED, la mise en œuvre de la Zone de libre échange africaine (Zlecaf) pourrait créer un marché de 3,4 milliards de dollars. Mais, pour libérer ce potentiel, le continent devra investir dans des infrastructures, développer les réseaux de transport, d’énergie et les TIC.
Le rapport a été délivré de manière officielle au Premier ministre, ministre des Sports et du cadre de vie, Beugré Mambé, suite à un dialogue de haut niveau sur la résilience de la Côte d’Ivoire face aux crises mondiales.
Le Premier ministre a dressé l’état des réalisations menées par la Côte d’Ivoire pour impulser sa croissance. Il soutiendra que la Côte d’Ivoire, à travers son Plan national de développement (Pnd) « a su se doter de moyens nécessaires pour renforcer son dispositif économique, en faisant en sorte que les différentes crises traversées ne soient pas un frein à son développement ».
« Ce qu’il faut retenir de notre résilience, c’est notre capacité à programmer le développement, à le contrôler et à se remettre en cause constamment », a ajouté le Premier ministre ivoirien, Robert Beugré Mambé.
Il a relevé, par ailleurs, que le secteur privé constitue « la force de frappe de l’économie ivoirienne ». Il détient près de 75% du portefeuille des investissements. Avec un niveau d’investissement dans le PIB à près de 26%.
Le Premier ministre ivoirien évoquera à cet effet les actions de l’Etat pour accompagner le secteur privé à travers la création d’un certain nombre de guichets.
L’Etat, dira-t-il, assure également la fluidité du transport, le renforcement de la couverture numérique du territoire, entre autres initiatives. Il a conclu en disant que la Côte d’Ivoire est ouverte à toutes sortes de partenariats étant donné qu’elle est une terre de multiples opportunités.
AP/APA