Le taux de prévalence des mutilations génitales féminines ( MGF) en Côte d’Ivoire est de 73,0% en milieu rural contre 30,8% en milieu urbain dont 24,6% à Abidjan, a appris APA jeudi sur place dans la capitale économique ivoirienne.
Selon un tableau des prévalences des MGF en Côte d’Ivoire issu de l’enquête par grappe à indicateurs multiples ( MICS) de 2016, présenté à la presse par la juriste Brigitte Bécho épouse Yassi lors d’un atelier de formation, cette prévalence est de 75,2% ( Nord-ouest ivoirien), 73,0% ( milieu rural ivoirien), 42,0% ( Centre-Nord), 39,1% ( Sud-ouest), 34,8% (Centre-ouest), 30,8% (milieu urbain), 26,1% (Sud du pays sans la ville d’Abidjan), 25,0% ( Nord-est), 24,6% ( Ville d’Abidjan), 23,71% ( Centre-Est) et 18,1% ( Centre).
Cet atelier de formation initié par La Fondation Djigui La Grande espérance, a l’endroit des acteurs des médias avait notamment pour objectif de renforcer les capacités de ceux-ci sur l’ampleur et le cadre juridique des MGF en Côte d’Ivoire.
Dans cette même enquête ( MICS 2016), a poursuivi Mme Yassi qui est également membre de l’association des femmes juristes de Côte d’Ivoire, la prévalence des MGF par religion en Côte d’Ivoire est de 61,5% chez les musulmans, 48,5% chez les animistes et sans religion, 11,8% chez les chrétiens et 12,9% chez les religions autre que l’islam et le christianisme.
Avant elle, l’imam Cissé Djiguiba, le Président du Conseil d’administration (PCA) de La Fondation Djigui La grande espérances a appelé à la tolérance zéro à l’égard des exciseuses en Côte d’Ivoire, estimant qu’elles portent atteinte à la dignité de la femme.
« Il faut désarmer et démobiliser les exciseuses et les aider à s’insérer dans d’autres activités. (Car) les MGF constituent un frein à la promotion de la femme », a soutenu l’imam Cissé pour qui la pratique des MGF n’a aucun fondement religieux.
Auparavant, il a souhaité une synergie d’actions de tous les acteurs pour faire en sorte que les MGF deviennent un « souvenir lointain ».
« Il faut qu’on se donne la main pour faire reculer des frontières toutes les violences que les femmes subissent», a encouragé le guide religieux musulman.
Créée en 2001, La Fondation Djigui La Grande espérance est une ONG qui vise à contribuer à l’amélioration du bien-être des populations. Elle s’est engagée également dans la lutte contre les mutilations génitales féminines en Côte d’Ivoire, une pratique aux conséquences négatives multiples pour les victimes.
Selon l’Organisation mondiale de la santé ( OMS), chaque année plus de 3 millions de filles sont excisées dans le monde.
LB/ls/APA