Six millions d’étrangers vivent en Côte d’Ivoire sur 23 millions d’habitants, a indiqué à Abidjan lundi, le ministre ivoirien chargé de l’Intégration et des Ivoiriens de l’extérieur, Ally Coulibaly à l’ouverture du 3e Forum africain sur la résilience organisée par la Banque africaine de développement (BAD).
« La Côte d’Ivoire, depuis des décennies, ouvre ses bras à des millions de personnes originaires des pays voisins honorant ainsi sa tradition humaniste et d’hospitalité. Sur son sol, vivent six millions d’étrangers sur une population estimée à 23 millions d’habitants », a affirmé M. Ally Coulibaly.
Sur les préjugés qui abondent sur le phénomène migratoire, l’Afrique veut changer de paradigme aux fins de « rétablir la vérité face à des discours démagogiques, xénophobes, et des discours présentant l’Afrique comme le continent pourvoyeur de migrants irréguliers ».
Ce Forum vise à battre en brèche les stéréotypes associés aux migrants. Il se veut ainsi une plate-forme de partage d’expériences basée sur la stratégie de la BAD dénommée « Remédier à la fragilité et renforcer la résilience en Afrique ».
Les pays d’accueil bénéficient d’une migration régulière à hauteur de 80% avec 85% des apports qui y restent, selon les experts. Sur 258 migrants à travers le monde, moins de 14% sont des Africains. Concernant la migration africaine, sur cinq migrants, quatre restent sur le continent.
La Côte d’Ivoire qui a signé le Pacte mondial des migrations en 2018 à Marrakech, au Maroc, veut s’orienter vers le modèle de migration circulaire en aidant des migrants intéressés à préparer leur retour dans leur pays au terme d’un séjour formateur en Europe ou ailleurs dans le monde.
Un appel a été lancé dans cette perspective à la diaspora ivoirienne estimée 1,240 million d‘Ivoiriens dissimulés à travers le monde. Le pays qui estime avoir une expertise dans ce domaine veut partager son expérience.
Le Forum africain sur la résilience se déroule du 4 au 6 mars au siège de la BAD à Abidjan. Il intervient quelques jours après la tenue, dans les locaux des Nations Unies à New-York, de l’Edition 2019 du Dialogue international sur les migrations.
AP/ls/APA