L’ancien président ivoirien, Laurent Gbagbo, dépose physiquement ce jeudi 8 juin 2023 la réclamation pour son inscription sur la liste électorale auprès de la Commission électorale indépendante (CEI) à Cocody Angré Star 8, dans l’Est d’Abidjan.
Dans une note, le secrétaire général du Parti des peuples africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI), la formation politique de M. Gbagbo, annonce que l’ex-président ivoirien « se fera accompagner que par la haute direction du parti » à 11h (GMT, heure locale) au siège de la CEI.
Les membres du parti habiletés à être à ses côtés sont ceux du « CSP, PEX, SG VPE, SGA, présidents d’organes et commissions », précise le texte, qui mentionne que « les militants et militantes sont priés de rester chez eux pour l’instant ».
M. Gbagbo fera une déclaration à la presse à la fin de sa réclamation. Ce déplacement montre l’abnégation de l’ex-président à être inscrit sur le listing électoral sur lequel il a été radié à la suite d’une condamnation, à 20 ans, dans l’affaire de « braquage de la Bceao ».
Condamné à 20 ans de prison dans l’affaire de « braquage de la Bceao » lors de la crise post-électorale de 2010-2011, M. Gbagbo a été radié depuis 2020 de la liste électorale. Pour ce faire, il n’a pas été inscrit par la CEI à l’issue de la récente opération d’enrôlement sur le listing électoral.
Son parti, à l’issue d’une réunion tenue ce 27 mai 2023, a protesté contre la posture de la CEI, annonçant des missions éclatées dans le pays pour expliquer la situation « injuste » dont est victime Laurent Gbagbo, tout en demandant aux militants de se tenir « mobilisés pour les mots d’ordre à venir ».
Selon le PPA-CI, « cette condamnation fantaisiste en Côte d’Ivoire est intervenue quand le régime d’Abidjan a eu la certitude que la Cour pénale internationale (CPI) allait acquitter Laurent Gbagbo. Le gouvernement ivoirien s’est alors précipité pour organiser un simulacre de procès ».
Le parti de l’ex-président ivoirien, a demandé par ailleurs à « la CEI d’exécuter l’arrêt du 25 septembre 2020 de la Cour africaine des droits de l’Homme, qui exige la réinscription du nom de M. Laurent Gbagbo sur la liste électorale définitive ».
Concernant l’affaire de « braquage de la Bceao », le PPA-CI trouve que « c’est absolument surréaliste et inadmissible » d’imputer ces faits à l’ancien président de la République, Laurent Gbagbo, un « homme de probité morale et indiscutable ».
Rentré au pays le 17 juin 2021, après son acquittement par la CPI le 31 mars 2021, Laurent Gbagbo s’est fait inscrire à Abidjan sur la liste électorale en novembre 2022 lors de l’opération générale d’enrôlement sur le listing électoral.
Une demande de son parti pour sa réintégration sur la liste électorale auprès de la justice ivoirienne a été déjà rejetée. La voie judiciaire pour la réintégration de M. Gbagbo sur la liste électorale, à deux ans de la présidentielle, semble épuisée. Il reste la voie politique, notamment l’amnistie.
Le contentieux sur la liste électorale se déroule du 1er au 10 juin 2023. Le parti de Laurent Gbagbo et son allié du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci), ont demandé que cette phase dure un mois. L’ex-président fait cette réclamation à deux jours de la fin du contentieux électoral.
AP/APA