« CAP Green », un forum international porté par le Patronat ivoirien, s’est ouvert ce mardi 16 avril 2024 à Abidjan, autour du thème : « De la vision à la transition : structuration et accélération des mécanismes de financement et d’investissement verts ».
Le ministre ivoirien de l’Environnement, du développement durable et de la Transition écologique, Jacques Assahoré, a procédé au lancement de la 1ère édition du Forum CAP Green, qui se tient les 16 et 17 avril 2024 à la Maison de l’entreprise, le siège du Patronat ivoirien.
Le Forum CAP Green traduit l’engagement de la Confédération générale des entreprises de Côte d’Ivoire (Cgeci, Patronat ivoirien) à amener le secteur privé à explorer les enjeux et opportunités de la finance climatique dans les différents secteurs d’activités.
Il se veut, en outre, un plaidoyer du secteur privé dans le paradigme de décarbonisation de l’économie ivoirienne, dans un contexte international marqué par la persistance de la crise climatique et de ses impacts sur la vie des populations de la planète.
Face à ces défis, la Côte d’Ivoire a affiché et rehaussé ses ambitions climatiques, visant à réduire de 30,41% ses émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030, à augmenter sa capacité de séquestration de carbone et à accroître la résilience du pays.
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Finance climatique
Le récent rapport de la Banque mondiale sur le climat et le développement ressort que « si rien n’est fait dans l’immédiat pour revoir à la baisse nos émissions de Gaz à effet de serre, le PIB de la Côte d’Ivoire sera réduit de près de 13% d’ici 2050 », a fait savoir M. Jacques Assahoré.
« Or, selon le président de cette institution financière internationale, chaque point de pourcentage perdu pousse 100 millions de personnes dans la pauvreté et 50 millions d’autres dans un extrême dénuement », a ajouté le ministre ivoirien de l’Environnement, du développement durable et de la Transition écologique.
« Pour le financement des mesures d’atténuation et d’adaptation contenues dans le Plan d’action climatique, il faudra à l’Etat de Côte d’Ivoire trouver 22 milliards de dollars d’ici 2030, (ce qui équivaut) à 13.586 milliards de Fcfa », a-t-il poursuivi.
Pour Jacques Assahoré, « notre planète est malade du fait de l’action de l’homme sur l’environnement » et la transition écologique constitue « la clé de passage à une économie bas carbone ». Pour ce faire, « il faudra changer complètement de logiciel de pensée » et réussir, entre autre, la sobriété énergétique.
Lamine Koné, vice-président de la Cgeci, a au nom de Ahmed Cissé, président du Patronat ivoirien, indiqué que ce forum vise à proposer aux entreprises locales, des initiatives répondant à leurs préoccupations liées à l’évolution de l’économie mondiale désormais basée sur le décarbonisation.
Selon une étude du Cabinet International PwC, de nombreux pays d’Afrique Subsaharienne dépensent déjà entre 2% et 9% de leur budget en allocations non planifiées pour répondre aux événements météorologiques extrêmes.
Transition climatique
Toujours selon cette étude, les pays africains auront besoin de 1.400 milliards de FCFA au cours de la période 2020-2030 pour mettre en œuvre leurs engagements en matière d’action climatique et leurs contributions déterminées au niveau national.
Sur le continent, les gouvernements ont engagé, en 2022, un peu plus de 125.000 milliards FCFA, soit environ 10% du coût total des actions à mettre en œuvre en matière climatique. L’Afrique doit dépenser 10% de son PIB d’ici à 2030 pour mettre en œuvre les engagements des pays en matière d’action climatique.
En Côte d’Ivoire, environ 80% des entreprises ivoiriennes interrogées dans le dernier rapport de la Banque mondiale sur le climat mentionnent qu’elles ressentent déjà les effets du changement climatique à travers leurs impacts sur les revenus, les coûts et les investissements.
« La transition vers le Green constitue un vaste chantier dont le succès nécessite l’implication de toutes les parties prenantes : secteur privé, secteur public, partenaires techniques et financiers, milieux académiques, scientifiques et technologiques », a soutenu M. Lamine Koné.
Christian Fassinou, représentant Africa Energy Transition, co-organisateur de ce forum, a mis en lumière les instruments financiers innovants nécessaires pour catalyser le changement sur les intersections du secteur de la banque, de la finance et de l’assurance, ainsi que sur les défis spécifiques.
Africa Energy Transition est une société de Conseil, dont la mission est d’accompagner les acteurs privés et publics dans le cadre de la transition climatique, dans la certification aux standards internationaux, des lois et régulations pour des financements verts.
AP/APA