Côte d’Ivoire normalisation (Codinorm), organisme national de certification, a lancé ce mercredi 23 août 2023 la deuxième session d’un programme de certification des compétences des métiers de technicien des systèmes solaires photovoltaïques et de l’efficacité énergétique.
L’Etat ivoirien se dote, à travers ce programme, d’un référentiel de certification des compétences des métiers de technicien des systèmes solaires photovoltaïques et de l’efficacité énergétique. Un examen et un suivi des activités permet de délivrer cette certification.
Pour l’édition 2023, l’ouverture des inscriptions démarre ce 23 août 2023, selon un calendrier qui fixe l’organisation de l’examen pour le 24 octobre 2023. Lors de la première session, tenue en mai 2022, une trentaine d’auditeurs ont été certifiés sur près de 200 candidats.
Constant Boka, directeur général de Codinom juge le taux de la première session « assez faible ». Pour lui, il est ressort que « les gens ne sont pas suffisamment formés pour prétendre à une certification qui est la capacité à mettre en pratique des compétences acquises ».
Il soulignera que cette certification soulève la problématique de la qualité des équipements utilisés et des compétences, faisant observer qu’« on a un taux de réussite d’à peu près de 10 à 15% aujourd’hui de personnes capables de faire des installations du système photovoltaïque ».
Lors de la première session, dira-t-il, « ce qui était le plus complexe, c’était de définir un schéma cohérent qui soit accréditable ». Dans cette dynamique, des référentiels de compétences ont été définis avec des experts.
Une certification pour valoriser les compétences
Le ministère ivoirien des Mines, du pétrole et de l’énergie, à travers la direction générale de l’Energie a mis en place en 2014 avec l’adoption du Code de l’électricité, un cadre réglementaire favorisant le développement des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique.
Pour promouvoir les énergies renouvelables, un dispositif relatif à l’autoproduction, y compris par les énergies renouvelables est institué. Au niveau de l’efficacité énergétique, un système d’audit énergétique est rendu obligatoire pour les organismes industriels, du tertiaire et du transport.
Ces évolutions réglementaires ont pour objectif de consolider un marché local et une main d’œuvre qualifiée. Pour garantir cela, le ministère a sollicité la GIZ à travers le « Projet de formation professionnelle dans les secteurs des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique ».
Et ce, en vue de mettre en place un dispositif de formation et de certification des compétences dans les domaines des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique. Ce projet répond également à la politique de l’Etat de booster les énergies renouvelables face aux défis du changement climatique.
Dans ce contexte, ce projet dénommé « ProFERE » et Côte d’Ivoire normalisation (CODINORM), organisme national de certification, ont conçu ce dispositif de certification pour valoriser les compétences dans le secteur des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique.
Bienvenu Essé, directeur général des hydrocarbures, a rappelé que la Côte d’Ivoire est engagée à assurer une transition vers un système énergétique sobre en carbone, s’appuyant essentiellement sur le développement des énergies renouvelables et la promotion de l’efficacité énergétique.
Réduire les émissions de gaz à effet de serre
A l’horizon 2023, la Côte d’Ivoire vise la réduction de ses gaz à effet de serre d’environ 30,41% à travers l’accroissement à 45% de la part des énergies renouvelables dans le mix-énergétique et l’amélioration de l’efficacité énergétique dans le résidentiel, le tertiaire et l’industrie.
Pour assurer la qualité des sources des énergies renouvelables, le ministère chargé de l’Energie a pris un arrêté fixant les conditions et modalités de délivrance, d’obtention et de retrait des agréments pour l’exercice des activités connexes aux segments d’activités du secteur de l’électricité.
Selon M Bienvenu. Essé, cette certification des compétences professionnelles dans le secteur « tombe à point nommé, car elle permettra d’accroître le nombre de certificats de techniciens spécialistes en efficacité énergétique bâtiment et/ou industrie. »
« A ce jour, seulement deux certificats de techniciens spécialistes en efficacité énergétique bâtiment et/ou industrie ont été délivrés, ce qui risque de mettre en péril le démarrage effectif cette année des audits énergétiques et périodiques », a-t-il poursuivi.
M. Essé a annoncé qu’ « environ 300 organismes seront assujettis à l’audit énergétique dont environ 199 industries et le reste pour le secteur des services. Ces organismes représentent environ 900 GWh de potentiel d’économie d’énergie. »
Tous les trois ans, cette certification fera l’objet d’un renouvellement à la suite d’un examen théorique et un suivi des activités de terrain. Cette évaluation des compétences et des protocoles vise à permettre une mise à jour par rapport à l’évolution des technologies.
AP/APA