Le président de la Commission électorale indépendante (CEI), Ibrahime Kuibiert-Coulibaly, a fait le point ce samedi 2 septembre 2023, à la mi-journée de l’élection des conseillers municipaux et régionaux, au Groupe scolaire Lac, à Koumassi dans le Sud d’Abidjan.
« Nous avons décidé de faire le tour de tous les lieux de vote dans lesquels se trouvent les bureaux de vote, et mon constat est que tout se passe relativement bien et j’espère que ça va continuer ainsi », a déclaré à la presse le président de la CEI.
« Il y a quelques petits incidents qu’on m’a signalés en début de journée, mais je crois que tout est rentré dans l’ordre maintenant. Nous sommes venus à Koumassi, parce que Koumassi semblait être un lieu sous tension. Je suis agréablement surpris que tout se passe bien », a-t-il ajouté.
Ces incidents, expliquera-t-il, « sont d’ordre logistique. Il arrive que dans la manutention, il y ait des erreurs sur certains kits, le kit A qui devrait partir dans la zone A se retrouve dans la zone B, mais ce sont des choses qu’on a rattrapé ».
Selon le président de la CEI, il y a également « le problème de quelques tablettes qui ne marchent pas ». A ce niveau, il a souligné que « la tablette est un élément complémentaire de sécurité, sinon la sécurité est manuelle » avec l’inscription physique.
La tablette a deux objectifs, à savoir faciliter l’identification de l’électeur sur la liste électorale et le deuxième est de s’assurer que cela qui est porteur de la carte d’électeur est celui-là qui mérite de l’avoir, mais si la tablette ne marche pas, on a recours à la liste électorale, a-t-il insisté.
A Koumassi, la tension était vive lors de la campagne électorale. Dans cette circonscription, la députée Adjaratou Traoré, issue du Rhdp (pouvoir), s’est portée candidate indépendante malgré le non-parrainage de sa formation politique
Le staff du maire sortant, Cissé Bacongo, l’avait d’ailleurs indexé d’être l’instigateur de heurts survenus lors du lancement de la campagne du Rhdp à la place Inch’Allah. Une accusation qu’elle a réfutée, évoquant un affrontement de deux gangs à ce rassemblement.
Le maire de Koumassi, Cissé Bacongo, par ailleurs secrétaire exécutif du Rassemblement des Houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp) s’est dit « confiant » pour ces joutes électorales, saluant l’affluence des électeurs, dans un bref entretien avec la presse.
Kuibiert-Coulibaly a lancé un appel aux agents de la CEI qui sont des agents circonstanciés, soutenant que « ceux-là qui animent nos bureaux de vote doivent être de bons juges, des gens sérieux (car), on ne demande pas à un agent de bureau de vote d’être partisan ».
« L’agent du bureau de vote n’a pas vocation à être partisan, il n’a pas à être du côté d’un candidat, il doit être du côté de la loi et de la Commission électorale indépendante qui reflète la loi. S’il leur vient de frauder, la CEI va prendre ses responsabilités sans préjudice des poursuites judiciaires », a-t-il dit.
Il a, en outre, exhorté les candidats à « faire preuve de civisme, parce que chacun de nous a un prix. Souvent, ils approchent certains de nos collaborateurs pour les circonvenir, ce qui n’est pas bien. Il faut laisser ces gens faire leur travail ».
S’adressant aux agents de la CEI, Kuibiert-Coulibaly leur a demandé de ne pas se mêler à des intrigues des candidats, car en cas de fraudes avérées, la Commission électorale allait sans préjudice des procédures judiciaires sortir de son système les personnes responsables.
Il a précisé que « le représentant d’un candidat n’est pas un contrôleur, il regarde et observe si les choses se passent bien, il le mentionnera sur le procès-verbal qui lui sera remis », tout en les invitant à « exiger le procès-verbal après la proclamation des résultats ».
Le procès-verbal, mentionnera-t-il, fait le point de tout ce qui s’est passé. Et, c’est le journal du bureau de vote, un document à partir duquel un candidat peut contester en saisissant le Conseil d’Etat, par le biais de la Commission électorale.
Les bureaux de vote ont ouvert à 8h et devraient être fermés à 17h avec une possibilité pour les retardataires de rattraper le temps perdu. Plus de 8 millions d’électeurs sont appelés aux urnes pour ces joutes électorales.
Ces élections, les plus compétitives depuis 2010, détermineront le poids politique réel de toutes les formations politiques du pays. Pour ces joutes électorales régionales, 93 listes sont en compétition dans 31 régions, soit une moyenne nationale de trois listes par région.
AP/APA