Ce projet, initié par la Société de développement d’eau de Côte d’Ivoire (Sodeci), et dont la deuxième phase devrait commencer « dans les mois à venir », est soutenu par l’Etat ivoirien.
« La phase deux de ce projet va commencer et on va passer de 150 à 200 sous-quartiers dans les mois à venir », a annoncé ce mercredi 22 février 2023 à Abidjan, le directeur général de la Sodeci, M. Ahmadou Bakayoko lors d’un panel à l’occasion du 21e Congrès international de l’eau et de l’assainissement.
Dès sa prise de fonction, en 2019, M. Ahmadou Bakayoko s’est attaqué à la fraude sur le réseau d’eau potable dans les quartiers précaires, où, dit-il « on a compté un peu plus de 150 quartiers précaires à Abidjan », et le paradigme était que cela dégradait la qualité du service et entraînait des pollutions.
« Après beaucoup de discussions avec l’ONEP (Office national de l’eau potable) et le ministère de tutelle, la même année, la décision a été prise de faire un programme de raccordement dans plus de 150 de ces quartiers où 1,5 million de personnes (ont été raccordés au réseau d’eau potable) pour 47 milliards Fcfa », a-t-il ajouté.
« C’est une de mes plus grandes satisfactions professionnelles, parce que c’est plus de 1,5 million de personnes » qui ont été connectées au réseau d’eau potable et « il y a des personnes qui travaillent chez nous qui le soir, rentrent dans ces quartiers-là », a fait savoir M. Ahmadou Bakayoko.
Il a souligné que c’est « grâce à la décision de l’Etat, il y a eu un financement spécial qui a été mis en place » pour la première phase du projet qui a impacté « plus d’un million de personnes aujourd’hui dont la vie a changé en deux ans ».
M. Ahmadou Bakayoko évoquait notamment l’approche de financement des projets relatifs à l’eau et à l’assainissement. Il a insinué que l’Etat ivoirien, à travers sa signature, mobilise les fonds auprès des établissements et institutions financiers pour réaliser les projets dans ce secteur.
Le PDG de l’agence de notation financière Bloomfield Investment, l’Ivoirien Stanislas Zézé, a sans ambages déclaré qu’ « il faut que le projet (écologique soumis à la banque) soit lucratif, parce que l’investisseur, ce qu’il recherche, c’est aussi des bénéfices ».
Quant au directeur général de l’ONEP, M. Berté Ibrahima, il a souligné qu’en dépit de ce que la Côte d’Ivoire ait « doublé » sa capacité de production d’eau potable durant cette décennie, force est de constater que beaucoup reste à faire et le secteur privé est un acteur majeur face aux défis à relever qui sont très importants.
« Les investissements qui ont été faits par le passé, (notamment) par les gouvernements qui se sont succédés, ont été des investissements qui provenaient des bailleurs de fonds traditionnels, qui mettaient à la disposition de l’Etat de Côte d’Ivoire des ressources concessionnelles, mais insuffisantes », a-t-il fait remarquer.
Aujourd’hui, dira-t-il, il faut se tourner vers des investisseurs privés et la Côte d’Ivoire le fait avec des bailleurs de fonds extérieurs. M. Berté s’est interrogé pourquoi est-ce que l’Etat ivoirien ne le ferait pas avec les privés au plan local, notamment les banques opérant sur le sol ivoirien.
Pour apporter un appui efficace aux projets écologiques des Etats, les banques et institutions financières, en Afrique, s’attèlent à créer un fonds vert. Le banquier M. Paul-Harry Aithnard a fait observer que les projets n’ayant pas d’« empreintes durables positives » sur l’environnement ont peu de chance d’être financés.
Les banques, ajoutera-t-il, orientent leurs investissements vers des projets durables, impliquant les enjeux des changements climatiques, de l’empreinte environnementale et d’ordre écologique, in fine, pour préserver la planète.
Le changement climatique, inéluctablement, impacte le régime des précipitations et entraîne la hausse des températures et des phénomènes météorologiques extrêmes. Il contribue par ailleurs à aggraver l’insécurité alimentaire, la pauvreté et les déplacements de populations.
Selon les experts du climat, l’augmentation d’un degré de la température mondiale fait perdre 20% des ressources en eau. Toute chose qui nécessite une utilisation rationnelle de l’eau et la revalorisation des eaux usées en vue d’une transformation du secteur.
La capitale économique ivoirienne abrite le 21e Congrès international de l’Association africaine de l’eau (AAE) qui se déroule du 19 au 23 février 2023, un événement couplé de la 7e Conférence internationale sur la gestion des boues de vidange.
AP/APA