Le président du Groupe de la Banque mondiale (BM), M. Ajay Banga, a annoncé un financement de 250 millions $ au profit de l’enseignement technique et de la formation professionnelle. Il était en visite dans un centre du genre, en compagnie du Premier ministre ivoirien, Robert Mambé.
Au cours d’une table-ronde, dans un centre de formation professionnelle, M. Ajay Banga, a annoncé un financement de 250 millions de dollars, soit 150 milliards de Fcfa, au profit de l’enseignement technique et de la formation professionnelle.
Il a assuré que « la Banque mondiale est là pour soutenir la Côte d’Ivoire, à travers la création d’emplois qui pourraient être une adéquation entre la formation et les besoins du secteur privé », avec des formations qui vont produire des ingénieurs.
La Côte d’Ivoire, première puissance économique de l’espace Uemoa, n’échappe pas à la problématique de l’emploi. Chaque année, environ 400 000 jeunes rejoignent le marché du travail, mais seulement 100 000 d’entre eux accèdent à un emploi formel.
Avec un taux de chômage des jeunes préoccupant, à peine 34% des diplômés parviennent à décrocher un emploi dans les neuf mois suivant la fin de leurs études. Le gouvernement s’est ainsi fixé pour objectif ambitieux de porter ce chiffre à 70% d’ici à 2030.
Face à cette situation, la collaboration avec le secteur privé s’avère essentielle pour pallier les carences du marché de l’emploi. Dans cette optique, l’Etat de Côte d’Ivoire a inauguré le Centre de développement des curricula, une initiative novatrice pour adapter les formations aux besoins réels du marché.
Hébergé par le Lycée Technique de Cocody, dans l’Est d’Abidjan, et financé par l’Agence Française de Développement (AFD), ce centre élabore des programmes de formation en partenariat avec les industries, veillant à ce que les compétences enseignées soient en phase avec les exigences actuelles et futures du monde professionnel.
Rémi Rioux, directeur général du Groupe AFD, a déclaré que son institution, après avoir investi dans plus de 300 établissements dans le système éducatif ivoirien, « le temps est venu » d’accompagner l’enseignement technique et la formation professionnelle.
En associant employeurs, salariés et représentants des secteurs économiques à la conception des curricula, cette approche impulsée par le ministère de tutelle, vise à améliorer l’insertion des jeunes diplômés dans le marché de l’emploi.
L’implication active du secteur privé ivoirien dans la formation a déjà démontré son efficacité. Grâce à des programmes d’apprentissage et des stages, les jeunes diplômés bénéficient aujourd’hui d’une meilleure préparation au monde du travail.
Après deux ans et demi d’expérimentation, les résultats montrent que tous les jeunes formés par le Centre ont intégré le marché de l’emploi, les entreprises affirmant qu’aucune formation complémentaire n’est nécessaire. Le taux d’accès à l’emploi a atteint 80% en neuf mois contre 34% auparavant.
Le Premier ministre ivoirien, ministre des Sports et du cadre de vie, Robert Mambé, a salué la coopération avec la Banque mondiale et l’AFD, qui a permis la mise en place de ce centre, qui offre une opportunité d’insertion professionnelle aux jeunes après une courte formation.
Pour accroître l’efficacité du programme, la Côte d’Ivoire espère exploiter les nouvelles technologies émergentes, telles que l’IA ou la réalité augmentée, pour contribuer à l’élaboration de programmes d’études, l’analyse des tendances et des besoins du marché du travail et la prestation d’entraînement.
Actuellement, 142 000 jeunes suivent une formation technique et professionnelle. Avec la contribution de la Banque mondiale, le gouvernement ambitionne de porter ce nombre à 1,1 million d’ici à 2030, renforçant considérablement les efforts de développement de la main-d’œuvre du pays.
La Côte d’Ivoire a abrité, ce jeudi 10 octobre 2024, l’Assemblée pour le développement économique de l’Afrique pour soutenir la campagne de reconstitution des ressources de l’association internationale de développement (IDA-21).
Le président ivoirien, Alassane Ouattara, qui a « accepté de porter personnellement le plaidoyer pour la reconstitution de l’IDA-20 », s’est réjoui de ce que les efforts ont « abouti, à cette occasion, à la plus grande reconstitution de ressources jamais opérée par l’IDA, avec une mobilisation record de 93 milliards de dollars US (55.778 milliards Fcfa)».
Au moment où se prépare la 21e reconstitution de l’IDA, l’environnement international est marqué par de nombreuses crises, avec des effets négatifs sur les économies des pays. Ces chocs exogènes, combinés aux réformes liées à l’endettement, fragilisent les économies africaines, et rendent difficile leur accès aux financements, surtout pour les plus pauvres.
AP/Sf/APA