Charles Blé Goudé, actuellement poursuivi en Côte d’Ivoire dans le cadre de la crise post-électorale de 2010-2011, veut « discuter avec le pouvoir » ivoirien en vue de la réconciliation dans son pays, a dit vendredi Patrice Saraka, le secrétaire général de son parti, le Congrès panafricain pour la justice et l’égalité des peuples (Cojep, opposition).
M. Charles Blé Goudé dit qu’ « il veut discuter avec le pouvoir » et « il ne demande que ça, à discuter », a déclaré M. Patrice Saraka, le secrétaire général du Cojep, insinuant qu’on ne peut tordre sa main et le forcer à discuter alors qu’ il est disposé à le faire, lors d’une conférence de presse.
Pour M. Saraka, « on n’a pas besoin de le forcer (car) il a le sens de l’anticipation » et il a dit déjà ce qu’ il veut faire. Son leader, ajoutera-t-il se déclare « candidat à la réconciliation et à la paix en Côte d’Ivoire ».
Il est prêt à recevoir tout le monde, « il continuera de le faire, ça peut choquer les gens mais c’est dans sa démarche. On a aucun mérite à rencontrer seulement ceux qui t’aiment », a soutenu le secrétaire général du Cojep.
Cela vise en outre à « démontrer qu’ il est un homme d’une autre dimension, (et pour ce faire) il faut faire des choses que le citoyen lambda ne peut comprendre à priori, mais dans l’intérêt du peuple souverain de Côte d’Ivoire et de l’Afrique », a-t-il soutenu.
Le vice-président du Cojep, Roselin Bly, a pour sa part soutenu que « cette idée (de compromis) est partagée aussi par certains pourfendeurs de Charles Blé Goudé, et lorsqu’il a été extradé en 2013 du Ghana vers la Côte d’Ivoire, beaucoup ont dit qu’il est venu pour négocier avec le pouvoir et pour l’accompagner».
Pendant 14 mois, il a été cependant tenu dans le sous sol de la Direction de la surveillance du territoire, il pouvait céder à la compromission, mais transféré à la Cour pénale internationale où il a été blanchi, ce n’est pas maintenant qu’il va se confier au pouvoir pour abandonner le chemin de la lutte, a-t-il dit.
Face à la presse jeudi, le procureur général près la Cour d’appel d’Abidjan, le magistrat Marie-Léonard Lebry, a annoncé que la Chambre d’instruction a décidé de renvoyer l’affaire Blé Goudé en procès devant un tribunal criminel.
« La sous traitante du dossier Charles Blé Goudé ayant échoué à la Cour pénale internationale, le pouvoir ivoirien tente d’utiliser à nouveau l’appareil judiciaire pour faire aboutir son programme et son propre agenda politique », a estimé M. Patrice Saraka.
« Au vue de la variation des accusations en l’espace de trois semaines, le Cojep conclut légitimement que la justice ivoirienne ne sait pas pourquoi elle poursuit Charles Blé Goudé en réalité. Il n’est pas poursuivi pour ce qu’il a fait, mais pour ce qu’il est », a-t-il fait savoir.
Pour le Cojep, le président de leur parti, Charles Blé Goudé, « un leader charismatique, est vu comme un adversaire redoutable » à « écarter » par « le régime ivoirien qui s’acharne contre lui pour l’empêcher de participer pleinement à la vie politique en Côte d’Ivoire».
AP/ls/APA