Les anciens chefs d’Etat ivoirien, Henri Konan Bédié (1993-1999) et Laurent Gbagbo (2000-2011) se sont rencontrés, lundi, à Bruxelles où les deux personnalités ont exigé du gouvernement, entre autres, « la réforme profonde » de la Commission électorale indépendante (CEI), « la libération des prisonniers politiques » et dénoncé « le recul démocratique » en Côte d’Ivoire.
Selon le communiqué final qui a sanctionné cette rencontre, « les deux personnalités se sont, particulièrement, réjouis de cette première rencontre, depuis la fin de la crise postélectorale intervenue à la proclamation des résultats du second tour de l’élection présidentielle en novembre 2010 ».
Par ailleurs, MM. Bédié et Gbagbo se sont dits déterminés à œuvrer pour « la réconciliation nationale » qui passe par « la libération des prisonniers politiques », exprimant leur tristesse de voir que « bon nombre de nos compatriotes demeurent contraints de vivre en exil, tandis que d’autres sont encore en prison pour des raisons politiques ».
« Les deux présidents ont rappelé que le combat pour la démocratie véritable ne peut tolérer l’exil et l’emprisonnement politique. Les présidents Henri Konan Bédié et Laurent Gbagbo souhaitent donc ardemment la libération de tous les prisonniers politiques, civils et militaires, et le retour en sécurité de tous les exilés », précise le texte signé, conjointement, par Assoa Adou, secrétaire général du Front populaire ivoirien et N’dri Kouadio Pierre Narcisse, directeur de cabinet du président Henri Konan Bédié.
Se projetant sur les élections de 2020 qu’ils souhaitent « justes, transparentes et équitables », les deux personnalités ont appelé le gouvernement à « procéder à une réforme profonde de la Commission électorale indépendante (CEI) afin qu’elle puisse contribuer significativement à la consolidation de la paix sociale en Côte d’Ivoire ».
Après une analyse approfondie de la situation sociopolitique, Bédié et Gbagbo ont convenu de l’urgente nécessité d’œuvrer pour le retour d’une paix définitive et durable en Côte d’Ivoire.
En conséquence, « les deux anciens chefs d’État ont déploré les atteintes portées aux acquis démocratiques et à l’État de droit en Côte d’Ivoire (…) ont souhaité vivement que l’autonomie de fonctionnement des partis politiques soit respectée et préservée de toute ingérence du pouvoir exécutif », indique le communiqué.
HS/ls/APA