L’ancienne chancelière de la République fédérale d’Allemagne, Angela Merkel, a remis le chèque accompagnant le Prix à l’ONG ivoirienne Association nationale d’aide à l’enfance en danger.
La remise officielle du Prix Félix Houphouët-Boigny – UNESCO pour la recherche de la paix a eu lieu à la Fondation Félix Houphouët-Boigny pour la recherche de la paix, à Yamoussoukro (capitale politique), la ville natale de Houphouët-Boigny, le premier président de la République de Côte d’Ivoire.
L’événement a réuni plusieurs personnalités de la planète, notamment les chefs d’État du Libéria George Weah, de la Guinée Bissau Umaro Sissoco Embaló, du Sénégal Macky Sall et du Ghana Nana Akufo-Addo, ainsi que des chefs de gouvernement étaient présents à cet évènement.
L’ancien président ivoirien, Henri Konan Bédié, protecteur du Prix, a félicité « le jury du Prix Félix Houphouët-Boigny pour le choix judicieux porté sur la personne de Mme Angela Merkel, ancienne chancelière fédérale d’Allemagne ».
M. Henri Konan Bédié a salué « son courage politique exceptionnel », car sous son autorité, « l’Allemagne a accueilli entre 2015 et 2016 plus de 1,2 million de réfugiés et demandeurs d’asile au plus fort du conflit syrien, dans des contextes de violences meurtrières.
Le chef de l’Etat Alassane Ouattara a dit que depuis son accession à la tête du gouvernement de la République fédérale d’Allemagne en 2005 en qualité de chancelière jusqu’à son retrait de la vie politique, en 2021, la recherche du compromis et de la paix ont été les constantes de son engagement.
Le président Alassane Ouattara a fait observer que « cependant, l’action qui a le plus retenu l’attention du jury du Prix Félix Houphouët-Boigny et à l’unanimité, a été la décision fort courageuse que vous avez prise en 2015, d’accueillir plus de 1,2 million de réfugiés venus de Syrie, d’Irak, d’Afghanistan et d’Erythrée ».
« Je suis fort reconnaissante au jury du Prix Félix Houphouët-Boigny – UNESCO pour la recherche de la paix pour le décernement de ce prix », a déclaré l’ancienne chancelière fédérale d’Allemagne, Angela Merkel, dans un discours.
Elle a remercié le jury qui, l’année dernière, a décidé de faire en sorte que l’accent soit mis dans le cadre du décernement de ce prix, sur les actions visant à surmonter la guerre et à identifier les personnes qui sont déracinées afin de leur venir en aide.
D’après le rapport récent du Haut-Commissariat aux réfugiés, fera-t-elle remarquer, il y avait à la fin de 2022 près de 30 millions de personnes qui étaient déplacées dans le monde et avec le conflit en Ukraine, c’est 100 millions de plus qui ont dû être déplacées.
Cela traduit qu’un pour cent de la population mondiale est en fuite de son propre pays avec 40% des personnes déplacées qui sont des mineurs, a-t-elle relevé, soulignant que l’agression de la Russie contre l’Ukraine fait qu’en 2022 il y a eu le plus grand mouvement de personnes en Europe depuis la fin de la deuxième guerre mondiale.
Mme Audrey Azoulay, directrice générale de l’Unesco, a mentionné le fait que Mme Angela Merkel a « assumé une politique d’humanité quant au même moment tant de voix appelaient à clôturer l’Europe », saluant sa « vision de courage en politique ».
Le jury, composé de onze personnalités originaires des cinq continents, lui a décerné ce prix pour son « courage politique ». Son acte, selon les membres du jury, est « une leçon pour l’histoire » le fait que l’Allemagne, en 2015, accueille des réfugiés quittant leur sol pour cause de guerre.
Livrés à eux-mêmes, après avoir traversé la Méditerranée, ces réfugiés se retrouvent aux frontières de l’Europe de l’Ouest, où ils restent coincés. Tandis que la plupart des Etats tergiversent et s’abritent derrière des arguments sécuritaires et juridiques, Angela Merkel décide de faire valoir la raison humanitaire.
Ce prix, créé en 1989, récompense des personnes physiques ou morales issues des cinq continents et qui ont contribué à la promotion, à la sauvegarde, et au maintien de la paix dans le monde, dans le respect de la Charte des Nations Unies et de l’Acte constitutif de l’UNESCO.
L’Association nationale d’aide à l’enfance en danger a mis en place depuis 1954 un centre pour les mineurs et travaille pour offrir aux jeunes et aux enfants les prises en charge nécessaires, notamment en matière d’éducation. Elle donne à ces jeunes une perspective en vue de s’intégrer dans la société.
AP/APA