Les rebelles du M23 se sont totalement retirés de Bunagana, une ville clé tombée aux mains des rebelles en juin 2022, ont rapporté mardi plusieurs correspondants dans la région.
Bunagana est une petite ville du territoire de Rutshuru, dans la province du Nord-Kivu, à la frontière avec l’Ouganda.
Au cours du week-end, le contingent ougandais déployé dans l’est de la République démocratique du Congo dans le cadre de la force régionale de la Communauté d’Afrique de l’Est (EACRF) a pris le contrôle de
certaines parties de Bunagana, a annoncé lundi le porte-parole de l’armée ougandaise, le général de brigade Felix Kulayigye.
« Nous nous sommes déployés dans les zones générales de Bunagana où nous avons pris pied alors que nous donnons au M23 le temps de quitter les zones générales de Rutshuru, Kiwanja et Mabenga comme convenu », a
tweeté le général Kulayigye.
« Le contingent ougandais de l’EACRF est une force neutre et ne combattra pas le M23. L’armée ougandaise remercie les dirigeants du M23 d’avoir coopéré avec le contingent et d’avoir permis à nos soldats de la paix de passer en toute sécurité et d’occuper avec succès Bunagana ».
La rébellion du M23 a refait surface en novembre 2021, lançant une offensive contre l’armée congolaise, les FARDC, et s’emparant rapidement de zones clés dans la province du Nord-Kivu.
Depuis son déploiement en novembre 2022, la force régionale occupe les zones libérées par les rebelles, conformément à l’accord de Luanda.
Le 2 avril, le premier contingent des forces de défense du peuple du Soudan du Sud est arrivé à Goma en tant que « détachement précurseur », marquant la phase finale du déploiement des troupes de la CAE dans l’est de la République démocratique du Congo, comme convenu lors du sommet des chefs d’Etat qui s’est tenu à Bujumbura le 4 février.
L’Ouganda, le Kenya, le Burundi et le Soudan du Sud sont à l’heure actuelle les pays fournissant des troupes à l’EACRAF.
Par ailleurs, la force régionale a indiqué que l’occupation par le Burundi de zones telles que Karuba, Mushaki, Kirolirwe et une partie de Kitchanga, libérées par les rebelles du M23, constituait une « étape importante ».
Les troupes kenyanes occupent également des zones telles que Kibumba et la base militaire de Rumangabo que les rebelles ont abandonnées en décembre 2022 et janvier 2023, respectivement.
Bien qu’elle ait réussi à persuader le M23 de se retirer, la force régionale subit la pression des politiciens congolais et de la société civile, qui souhaitent qu’elle lance une offensive contre les rebelles du M23.
Cependant, selon la feuille de route de l’accord de Luanda, la solution militaire est censée être la dernière option.
CU/abj/fss/APA