Hamidou, son épouse et leurs trois enfants ont dû entreprendre un périple périlleux pour se réfugier au Mali. Pour autant, leur survie au quotidien est un défi constant.
Hamidou, originaire de Nodin, un village du nord du Burkina Faso, a quitté son foyer avec sa famille en novembre 2023, fuyant les violences armées qui ravageaient cette zone. Avec seulement les vêtements qu’ils portaient, Hamidou, son épouse et leurs trois enfants ont entrepris un périple périlleux qui les a menés au Mali, plus précisément dans le cercle de Koro, en janvier 2024.
Actuellement, leur présence au Mali coïncide avec la période de soudure, qui dure de juin à septembre. Une époque de l’année particulièrement difficile pour les populations rurales, marquée par une sévère insécurité alimentaire. À Koro, malgré l’accueil chaleureux des communautés locales qui leur ont offert des terres arables, Hamidou et sa famille n’ont pas pu cultiver en raison du manque de ressources essentielles, comme les semences et les outils agricoles.
La vie au quotidien est un défi constant. Les conditions de vie sont extrêmement précaires, rendues davantage difficiles par le manque d’accès aux soins de santé et à l’éducation. Les enfants de Hamidou souffrent fréquemment de maladies dues à la malnutrition et aux mauvaises conditions sanitaires. De plus, l’absence d’un abri adéquat a contraint la famille à vivre dans des habitations surpeuplées avec d’autres réfugiés, ou chez des familles locales également vulnérables.
Hamidou a confié à plusieurs organisations humanitaires, dont le Conseil Norvégien pour les Réfugiés (NRC), son inquiétude quant à l’avenir. Bien que la résilience de sa famille soit impressionnante, il est conscient que cela ne suffira pas pour traverser cette période difficile sans un soutien international accru.
Le cercle de Koro, situé dans la région de Mopti au centre du Mali, à proximité de la frontière avec le Burkina Faso, est devenu l’un des principaux lieux d’accueil pour les réfugiés burkinabè fuyant les violences dans les localités de Nodin, Djibo, Arbinda et Sebba, situées dans le nord du Burkina Faso.
L’afflux de réfugiés exerce une pression considérable sur les communautés d’accueil, déjà fragilisées par des années de conflit et de pauvreté. Outre Koro, d’autres localités maliennes comme Bankass, Bandiagara, et Douentza accueillent également un grand nombre de réfugiés burkinabè, mettant à rude épreuve les ressources limitées de ces régions.
MD/te/Sf/APA